Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/250

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LE TRI-CENTENAIRE DE REMBRANDT 203 ne s interdit pas la satire, mais sermon tout de même. Voyez, par exemple, ses Noces de Cana : «  Admirable prétexte pour exalter le chan- gement de l'eau en vin ! s'écrie Bürger, c'esl le seul miracle qui, dans toute l'Ecriture sainte, ait touché Jan Steen ! » Non pas. Ce gros convive est bien joyeux, et ce Christ bien misérable : ou je me trompe fort, ou Steenpensait, en peignant sa toile, que les hommes usent assez mal des dons de Dieu : c'est un thème qui lui est cher. En tout cas, le sérieux du senti- ment n'est pas douteux Mais voici qui étonne davantage dans sun oeuvre. C'est une toile prêtée par le Dr. Brédius : un jeune homme en tu- nique courte, ailes au dos. s'apprête à jeter au feu un dragon qu'il tient à la gorge ; est-ce un saint Michel? une peinture sym- bolique sur le Vice et la Vertu ? Qui peut savoir ? Rien n'est invraisem- blable chez cet ancien GÉRARD DOU. — L'ATELIER. Appartient à MM. Frederik Millier. élève de l'Université de Leyde, catholique dans une Hollande protestante. Il lui est arrivé de représenter Jésus quittant les pèlerins d'Emmaûs : les disciples, paupières closes, semblent perdus dans la prière ; ils ont fermé les yeux pour mieux retenir l'image un instant aperçue du divin Ressuscité, qui achève, là-bas, de s'effacer. L'idée est fort belle — presque une idée de mystique ! A vrai dire, ce n'est pas là le meilleur Steen : son pinceau, trop