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LA REVUE DE L'ART 244 ceux que Carter et Naville découvrirent de 1900 à 1906, dans le tombeau de Montouhotpou V, à Deîr-el-Baharî. Les bas-reliefs de la chapelle attachée à la pyramide sont d'un dessin aussi correct et d'une touche aussifer me que les me i l l eurs bas- reliefs memphites de la Ve ou de la VIe dynastie ; mais la saillie en est plus accentuée, le contour plus hardi et plus franc, l'homme plus trapu et posé plus solidement sur la ligne de terre, la femme plus menue de taille avec des hanches plus amples et une poitrine plus épanouie. La statue du roi fig. 2), qui est au Musée du Caire', a été taillée en plein grès d'un ciseau lier et dur. Elle a les pieds et les genoux épais, les mains lourdes, le buste indiqué de manière som- maire, la face modelée largement. La couleur en est heurtée, chairs noires, costume blanc, bonnet rouge, selon le rituel des cérémo- nies auxquelles elle était destinée, et l'ensemble a l'aspect sauvage, mais d'une sauvagerie préméditée pour l'effet religieux à produire. Si un sculpteur memphite avait dû traiter un sujet pareil, il ne se serait pas fait faute d'en harmo- niser les fignes et d'en assouplir Fie. 2. — MONTOUHOTPOU V. la couleur : il aurait inconsciemment ramené son modèle au type plus doux de physionomie humaine qui prévalait dans son école, au risque d'en affaiblir l'énergie. Au contraire, le sculpteur thébain s'est inquiété surtout de reproduire la réalité telle qu'elle se montrait à lui, et cette préoccupa- 1. Musée Égyptien, t. Il, pi. 1X-X, p. 25-30,