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320 LA REVUE DE L'ART comme documents le visiteur curieux ou le chercheur en quête d'un renseignement. Et voilà encore un excellent ouvrage à ajouter à la liste, déjà longue, des cata- logues de musées, — de musées étrangers, s'entend. Histoire de la mise en scène dans le théâtre religieux du moyen âge, par Gustave COHEN. — Paris, H. Champion, 1906, in-16. L'histoire de notre théâtre au moyen âge procède par étapes, qu'en l'absence de dates précises il est extrêmement important de caractériser par l'examen des pièces représentéeset l'étude des conditions de leur mise en scène. Le théâtre commence dans l'église même, à laquelle il emprunte tout, sujets, langue, costumes, accessoires et acteurs : c'est le drame liturgique des xie et xne siècles. Sorti de l'église, le drame s'installe sur le parvis ; la langue vulgaire se mêle au latin et les acteurs laïcs aux clercs ; certains costumes se « laïcisent » également : c'est une époque de transition, fort confuse et assez pauvre en documents, qui dure près de deux siècles et nous amène à l'épanouissementcomplet des mystères, au xve et au xvie siècle. Toute cette histoire, M. Gustave Cohen l'a retracée, mais en l'envisageant sous l'angle très spécial de la mise en scène : il a minutieusementrecueilli dans les textes toutes les indications relatives aux costumes, aux décors, aux accessoires, aux jeux de scène, dont l'importancetoujours croissante a grandement contribué à l'émanci- pation du drame ; il a réuni et classé chronologiquement ces indications sommaires, de façon à pouvoir en tirer des rapprochementsingénieux et quelquefois nouveaux ; enfin, partant des conditions extrinsèques de ces représentations, il a été amené à formuler, sur le théâtre du moyen âge et sur les mystères en particulier, de sévères conclusions d'ordre général. Art et psychologieindividuelle, par Lucien ARRÉAT. —Paris, F. Alcan, 1906, in-16. L'auteur, voulant éclairer ou contrôler les théories générales du beau par l'expé- rience particulière des individus, ouvre son livre par une esquisse psychologiquede son propre moi, où il établit d'une façon saisissante le rapport de ses jugements esthétiques avec la pratique de sa propre vie, avec les influences reçues et le caractère hérité. Il a complété cet aperçu personnel par un examen philosophique des plus récents travaux ayant trait à la science du beau et par deux notes, toutes deux rattachées à l'esthétique, l'une sur l'invention littéraire et l'autre sur l'associationdes idées ; enfin, il a résumé de curieuses observations faites sur une musicienne, qui apportent une contribution des plus originales à la psychologie individuelle. C'est là, au demeurant, un judicieux choix de documents, desquels l'auteur laisse aux psychologues le soin de tirer les conclusions qu'ils comportent. E. D. Le gérant : H. DENIS. PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE G O D OT- DE -MAUROI.