Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 13.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 2 —


blèmes ; mais les principes de Lepsius servaient encore de fondement général à la phonétique avestique. L’an passé le Dr Hübschmann soumit les théories reçues à un nouvel examen et publia le fruit de ses recherches dans la Zeitschrift für vergleichende Sprachforschung du Dr A. Kuhn et sous le titre de Iranische Studien. Ce travail parut précisément au moment où s’achevait notre Manuel de la langue de l’Avesta et nous ne pûmes en tenir compte qu’à la dernière page. C’est pourquoi nous croyons devoir y revenir aujourd’hui. M. Hübschmann fait voir sous un jour nouveau la nature de plusieurs lettres avestiques et transforme le mode de transcription adopté pour ces lettres. Il en est spécialement ainsi des aspirées et des sifflantes. Nous examinerons chaque point en particulier ; puis nous tirerons les conclusions générales.

§ 1. DES ASPIRÉES.
kh, gh, th, dh, f.

Le fondement de la théorie de M. Hübschmann est que ces lettres (que nous transcrivons pour le moment comme tous le faisaient jadis et comme beaucoup de savants le font encore) ne sont point des aspirées, mais des spirantes. Par le premier terme il entend les lettres à son complexe, composé d’une tenue ou d’une moyenne et d’une aspiration, d’un h lancé précipitamment après le son fermé. Par le second il désigne et l’aspiration pure et simple, et le son sifflant de certaines dentales, voire