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L’ÉVOLUTION DU BOUDDHISME[1]

(Suite et fin.)


C’était là pourtant déjà une concession aux exigences sociales, car, en principe, le Bouddha ne devait s’intéresser qu’à ceux dont le but suprême était l’occupation exclusive. Mais il avait fallu céder aux circonstances et accepter toutes les recrues, laïques ou non. Dès que leur nombre se trouva augmenté dans des proportions inattendues ; dès que le courant eut entraîné les masses ignorantes et peu propres aux hautes spéculations ; dès que la mort du Maître, en supprimant l’unité fondamentale de direction, eût facilité la prépondérance des influences personnelles locales ; il était inévitable que, peu à peu, isolément, des habitudes nouvelles prissent naissance. Des réunions de sages devinrent nécessaires pour fixer les points de doctrine, pour répondre aux doutes des convertis, pour examiner les questions de discipline. L’histoire a conservé le souvenir de nombreux conciles ; les plus célèbres sont ceux qui furent tenus depuis le deuxième mois après la mort de Siddhârtha jusqu’à l’époque du grand roi Piyadasi ou

  1. Voir le numéro de Janvier 1892, page 66.