Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1912.djvu/15

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two volumes. Volume I. Cambridge. At the University Press. 1 vol. in-8 de 452 p., 1911. — La Cambridge University Press publie une traduction de celles des œuvres de Descartes que lui-même destinait à la publication. Il existait de bonnes traductions de quelques-unes de ces œuvres ; mais celle du Traité des Passions est rare, et Les Regulæ n’avaient pas été traduites. Le premier volume contient Les Regulæ, le Discours de la Méthode les Méditations, une partie des Principes (le premier livre, une assez grande partie du second, quelques parties du troisième et du quatrième), la Recherche de la Vérité, Les Passions, et les Notæ in Programma. Le deuxième volume contiendra principalement les Objections et les Réponses. La traduction est très claire et très fidèle ; les caractères mêmes de la pensée et du style de Descartes sont heureusement rendus. Le texte suivi est celui de l’édition Adam-Tannery.

Il Linguaggio dei Filosofi, discussioni e ricerche, par C. Ranzoli. 1 vol. in-12 de 251 p., Fratelli Drucker, Padova, 1911. — M. C. Hanzoli, lui-même auteur d’un Dictionnaire des sciences pkilosopldques (Hœpli, 1904), réunit dans ce volume une série d’études qu’il poursuit depuis de longues années sur les vocabulaires et les vocables philosophiques. Il rend hommage en particulier à l’œuvre entreprise par la Société Française de Philosophie, qu’il juge « digne d’une approbation sans réserve et d’une collaboration sans limite » (p. 47).

Après avoir dit son avis sur les principaux dictionnaires existants, il passe en revue les formes historiques et les significations diverses des quelques termes suivants : « Idéalisme et réalisme, agnosticisme, Dieu ou absolu, hasard, fidéisme, loi, principe, hypothèse. » Il ne prétend pas aboutir lui-même à des définitions qui puissent faire loi ; mais du moins il note des observations bien appuyées et judicieuses, qui valent la peine d’être prises en considération par tous ceux qui se soucient d’amener le langage des philosophes à plus de précision et de clarté.

Intellettualismo e Pragmatismo, par Filippo Masci. 1 broch. in-8 de 66 p., F. Sangiovanni, Napoli, 1911. — M. Masci, qui avait préparé ce travail pour le Congrès de Bologne, n’ayant pu s’y rendre, le fait paraître dans les Actes de l’Académie de Naples. Il expose brièvement les principales thèses du pragmatisme et les soumet à une critique vigoureuse. « Toute la dispute entre le pragmatisme et l’intellectualisme, dit-il (p. 35), serait close, si l’on parvenait à s’entendre sur les idées d’utile et de commode, présentées comme caractères de la connaissance et de la vérité scientifique. Le pragmatisme repose sur une perpétuelle équivoque dans l’usage de ces idées. » Il est en somme une philosophie spécifiquement anglaise d’origine et de caractère, avec les qualités et les insuffisances de l’empirisme anglo-saxon.

Arte, Conoscenza e Realta, par Adriano Tilgher. 1 vol. in-8 de 132 p., Fratelli Bocca, Torino, 1911. — « Suivant la doctrine esthétique inaugurée en Italie par Benedetto Croce, dit M. Thilgher, je cherche à rattacher, plus étroitement qu’il n’a fait, sa philosophie de l’art au concept hégélien de la dialectique. » Après avoir résolu l’idée de non-être en éléments positifs, il place l’essence du réel dans la volonté qui se détermine par une poussée continue de synthèses créatrices, et il affirme la vérité et l’unité de la connaissance. Puis il délinit l’art comme sentiment pur et histoire de l’impossible. « Le sentiment dont je parle, dit-il (p. 132), n’est rien d’autre que l’activité inactive : inactive et négative, parce que universelle et impersonnelle, par suite communicable et renouvelable à l’infini ; par conséquent impossible, c’est-à-dire négativement nécessaire, ou aspect négatif de la dialectique cosmique. » Est-ce assez clair ? Heureusement il ne manque pas de pages, sans doute moins originales, mais bien pensées et bien écrites, où l’auteur s’écarte sensiblement de la doctrine de Croce, et qui permettent de bien augurer de lui, le jour où, pour penser la réalité, il saura mettre de côté les lunettes de la dialectique.

Hypnotisme et Spiritisme, par César Lombroso. 1 vol. in-8, de 308 p., Paris, Flammarion. — La lecture du livre de Lombroso est faite pour étonner : on s’attend difficilement à trouver sous la plume d’un savant qui, malgré que son œuvre fourmille d’hypothèses admises un peu à la légère, aurait dû, grâce à une pratique prolongée des méthodes scientifiques, être en mesure d’éviter certaines erreurs et certaines naïvetés. Son livre est un répertoire assez complet de toutes les légendes concernant les faits dits supra-normaux, de toutes les simulations, de toutes les fraudes les plus grossières des médiums, accueillies avec une imperturbable crédulité. Nous voyons ainsi défiler une succession chaotique de faits de transmission de pensée, de prémonition, de prophéties, d’apparitions de fantômes, de photographies transcendantes (avec un chapitre sur les moyens