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classique, de Ferrari, de toutes les variantes des rédactions effectuées depuis 1730 jusqu’à la dernière. Il a de plus contrôlé toutes les citations de Vico, et enfin il a réformé l’orthographe et la ponctuation. Son Introduction très intéressante examine la structure de la Science nouvelle, ses différentes rédactions, les réimpressions et les traductions, et donne les caractéristiques de l’important travail en cours de publication.

Les autres œuvres complètes de Vico vont paraître successivement chez le même éditeur dans la collection des Écrivains d’Italie. Le tome cinquième, l’Autobiografia, il Carleggio e le Poesie Varie, vient d’être publié par les soins, de B. Croce.

Cette édition sera bientôt l’unique édition à consulter, et elle rendra plus sensible le besoin d’une fidèle et intégrale traduction française des principales œuvres de Vico.

La Comunicabilità del Diritto e le Idee del Vico, par Giorgio del Vecchio Extrait de La Critica). 1 broch. in-8 de 13 p., Vecchi e C., Trani, 1911. — Son étude Sur l’idée d’une Science du Droit universel comparé, qui commentait en appendice la doctrine de Vico sur la communicabilité du droit ayant suscité quelques observations de G. Folchieri, M. Giorgio del Vecchio expose en réponse sa thèse avec plus de précision.

Si Vico a nié que le droit se propage de peuple à peuple, ce n’est nullement pour conclure, avec l’école historique, que le droit est et restera différent dans chaque nation, mais tout au contraire parce que le droit lui apparaît dès l’abord providentiellement uniforme, en sorte qu’il n’a même pas besoin de se propager pour parvenir à l’uniformité.

C’est là, reconnaît M. del Vecchio, une vérité fondamentale, mais que Vico a eu le tort de pousser trop loin et de croire exclusive de toute communicabilité du droit. Il y a des cas indéniables de propagation historique, comme ne tardèrent pas à le comprendre des disciples mêmes de Vico. La capacité de transmission et d’assimilation a sans doute sa raison d’être dans l’identité de l’esprit humain ; mais elle devient aussi un moyen particulier, efficace, historiquement conditionné, pour réaliser concrètement l’union du genre humain. Ce n’est pas abandonner la thèse ou l’esprit de Vico, que de corriger et de compléter ce qui s’y trouvait encore d’insuffisant et d’unilatéral.

Philosophie de la Pratique : Économie et Éthique, par Benedetto Croce, traduit par H. Buriot et Jankelevitch. 1 vol. in-8 de 371 p., Paris, F. Alcan, 1911. — Nous renvoyons à notre compte rendu de l’ouvrage italien dans le n° de juillet 1909. La traduction nous semble bien faite, mais pourquoi est-elle si inférieure à l’édition originale au point de vue typographique ? D’autre part, on sait que la Philosophie de la Pratique n’est qu’une partie d’un ensemble fortement lié ; et il nous semble qu’il y aurait eu intérêt pour le lecteur français à rappeler, au moins dans une note, les rapports de l’ouvrage traduit avec l’Esthétique et la Logique, et à signaler en particulier les traductions françaises déjà existantes, chez Giard et Brière, à savoir : L’Esthétique, et Ce qui est vivant et ce qui est mort de la Philosophie de Hegel.

Religione, par Africano Spir (traduzione del tedesco, con prefazione e una bibliografia di Od. Campa). 1 vol. in-8 de 127 p., Lanciano, 1911. — M. Odoardo Campa, qui avait déjà traduit pour le Cœnobium le court dialogue de Spir sur la Religion, publie aujourd’hui, dans la collection des Petits livres philosophiques, dirigée par G. Papini : Cultura dell’Anima, la version italienne de quelques-unes des pages où Spir a condensé le plus pur et le plus émouvant de sa pensée. La courte préface du traducteur fait ressortir la simplicité et la profondeur des formules qui assurent à l’idéalisme dualiste de Spir une place importante dans la philosophie du xixe siècle.


REVUES ET PÉRIODIQUES

Bulletin de la Société Française de Philosophie. 11e année (janvier-août 1911). — Dix années de suite, nous nous sommes fait scrupule de mentionner dans ce Supplément, le Bulletin de la Société Française de Philosophie : tant le Bulletin et la Revue, sont deux entreprises étroitement liées l’une à l’autre. Nous ne voulions pas critiquer, nous n’osions pas louer. Il semble cependant que tant de scrupule soit excessif, et qu’il soit permis, après dix années écoulées, de jeter un regard satisfait sur le travail accompli. Quel était le dessin des fondateurs de la Société ? Ils voulaient donner, en quelque sorte, un corps, ou un organe, à la tradition philosophique française. Ils voulaient permettre aux philosophes, une fois groupés, de s’instruire en offrant l’hospitalité soit à des savants qui viendraient discuter devant eux, avec eux, l’état actuel de leurs recherches, soit à des philosophes étrangers. Ils voulaient fournir aux philosophes le moyen d’accomplir des tra-