Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/24

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– :24 – Weit) que « l’univers est un Tout fermé et coordonné ». 11 tente même de ce principe une démonstration fort ingé- !!i nieuse (p. 18-20). qui constitue l’une des meilleures pages de son livre. C’est donc un monisme qu’il faut construire, mais non pas un monisme matérialiste car la vie ne comporte pas les explications mécanistes dont Lamarekîens et Darwinîeïis se contentent. Toute la première partie de l’ouvrage, de beaucoup la’plus intéressante selon nous, est un examen critique des principales théories de l’évolution. L’auteur rejette les anciennes conceptions finalistes, le recours à une Providence, pour rendre compte des adaptations, mais il parle d’une obscure volonté de vivre qui est partout dans la nature et qui pour la première fois chez ̃̃̃ l’homme prend la forme d’une conscience rationnelle (p. 116). Par une longue comparaison des phénomènes biologiques avec les phénomènes sociaux et les pliénomènes linguistiques, il essaie de nous faire comprendre comment une force intelligente mais impersonnelle, peu consciente d’elle-même, peut. agir sur la vie et se réaliser à travers une évolution (p. 130-138). Il croit même possible de restituer un sens acceptable à la notion de finalité externe méprisée du savant la finalité externe n’est-elle pas déjà dans le fait que chez l’individu un organe n’existe souvent qu’en vue d’un autre organe, que l’instinct a pour rôle très fréquemment d’assurer le maintien de l’espèce, non celui de l’individu même en qui cet instinct s’est incarné? L’auteur groupe de curieux exemples (p. 140) pour établir que certaines structures dans une espèce n’existent qu’en vue;: d’une autre espèce. U insiste aussi sur les faits d’entr’aide, rassemblés par Kropotkine. Si l’on pouvait prouver, a écrit Darwin, qu’une partie quelconquede la structure d’une espèce a été formée exclusivement pour l’utilité d’une autre espèce, ma théorie serait anéantie, car cette structure ne pourrait avoir été produite par le jeu de la sélection naturelle. L’auteur cherche à fournir cette réfutation, que Darwin a d’avance acceptée. ̃ Dés dernières parties nous ne dirons rien, sinon qu’elles sont beaucoup trop rapides et trop vagues pour intéresser; le moraliste et l’esthéticien. L’auteur se heurte à tous les gros problèmes (liberté, fondement de la morale, définition du beau), et propose quelques aperçus ingénieux, mais non de véritables solutions. Qu’est-ce que la morale? par HERbert Bfencer, traduit par M. Desolos-Aubipondérales, tout en ayant, par ailleurs, une grande habileté expérimentale et un coup d’oeil fort juste. Tel était Scheele, par exemple, « l’idéal du chimiste expérimental », qui, avec les moyens les plus restreints, a effectue les recherches les plus difficiles. Tout en faisant ressortir le rôle immense joué par Lavoisier, M. Ladenburg rend justice comme il convient à Priestley et à Mayow, à qui, notamment, revient la priorité de la découverte de la vraie nature de la combustion. âveej le changement des idées sur la combustion est née la chimie moderne. Depuis Lavoisier ses progrès se sont opérés comme par une sorte de. développement, prédéterminé il semble que les idées directrices de ta science d’aujourd’hui étaient toutes contenues en germe dans celles que les premiers fondateurs de la chimie ont répandues à profusion. De Lavoisier à Gibbs et à Curie, en passant par Berthollet, Richter, Dalton, Davy, Dulong et Petit, Dumas, Berzélîus, Gmelin, Laurent, Gerhardt, Graham Wiliiamson, Kolbe, Kekulé, Wilhelmy, Wûrtz, on ne trouve pour ainsi dire pas de hiatus dans la succession des hypothèses, dans la multiplication des directions de recherche. L’histoire de cette science est un remarquable exemple de diversité dans l’unité et d’unité persistant à travers des doctrines en apparence opposées et inconciliables. Cela tient-il, comme le pensait Wûrtz, à ce que la chimie, en se développant, crée elle-même son objet en multipliant les corps nouveaux? Ce qui est certain, c’est que. de Lavoisier jusqu’à nos jours, la chimie occupe dans l’ensemble des connaissances positives une place tout à fait spéciale en raison du caractère et du rôle théoriques de sa propre technique. Parallel Paths, a study in Biology, Etûics and Art, by T. W. Rollestok, i vol. in-S de xv-299 p., London, Duckworth, 1909. L’intention de l’auteur est exprimée par cette épigraphe de J.-K. Buysmans « 11 faudrait suivre la grande route si profondément creusée. mais’ii serait nécessaire aussi de tracer en l’air un chemin parallèle, une autre route, d’atteindre les en deçà et les après, de. faire en un mot un naturalisme spiritualiste ce serait autrement fier, autrement complet,’ autrement fort. C’est bien, en somme, un naturalisme spiritualiste qui se dégage de ces dissertations assez mai liées entre elles. L’auteur veut esquisser tout un système du monde et il accepte pleinement des le début le postulat de Keyserling (Bas’ Gefuge der’