Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/8

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Rôle du mouvement dans la perception des objets extérieurs.

Y a-t-il une nature propre de la volonté ?

Morale :

Le droit et la force.

Y a-t-il une évolution de la conscience morale ?

Peut-il y avoir une morale sans obligation ?

Les conflits de devoirs.

Le mensonge.

Analyse de l’idée de civilisation.

De l’idée d’égalité.

Logique et philosophie générale :

De l’idée de loi naturelle.

La probabilité est-elle dans l’esprit ou dans les choses ?

De l’idée de substance.

Le pragmatisme.

LIVRES NOUVEAUX

Les conceptions philosophiques perdurables, par G. Dumesnil, 1 vol. in-4 de x-127 p., Paris, Beauchesne, 1910. — Cet ouvrage se présente comme une suite d’allocutions adressées par un professeur imaginaire, Michel Durouvre, à ses élèves favoris Eugène et Théodore. Dans ce cadre romanesque, un peu trop favorable au vague de la pensée, M. Dumesnil nous expose ses vues, assez flottantes, sur les caractères et les conditions de la pensée philosophique. Il lui parait que les doctrines philosophiques, prises en elles-mêmes dans leur définition abstraite, s’appellent les unes les autres selon les lois d’une dialectique nécessaire et s’ordonnent hiérarchiquement. Chaque progrès de la réflexion fait découvrir au delà d’une doctrine donnée une conception plus











compréhensive et plus satisfaisante. Ce conc progrès est d’ailleurs limité. Toutes les guér doctrines s’étagent – en. une sorte de perv ̃spectre philosophique – du matérialisme qu’ai au spiritualisme en passant par le mysti— psyc cisme, le phénoménisme, le positivisme, M. E l’idéalisme et le réalisme.. mém Ces vues sur la logique des systèmes pour seraient sans doute intéressantes et vau— que draient d’être discutées, si M. Dumesnil pren avait pris la peine de définir avec quelque eerti rigueur les doctrines dont il parle. On ils t voit bien mal, par exemple, ce qu’il entend seuli par mysticisme ou par réalisme. Et au cas surplus, ces doctrines fussent-elle défi— supj nies avec précision, on pourrait encore lui qui objecter que ces conceptions ayant été pren élaborées historiquement en réponse à peut des questions assez différentes, c’est les poin dénaturer et leur ôter tout leur sens que de prétendre les considérer comme les étapes d’un développement continu de la pensée. Le Gouvernement de soi-même, essai de psychologie pratique ; 2e série, L’Obsession et le Scrupule, par A. Evmieu ; i vol. in-1’6 de xi-310 p. Paris. Perrin, 19101 Les troubles des obsédés et des scrupuleux forment un des chapitres les plus curieux de la pathologie mentale. Depuis les travaux de Pierre Janet les questions qui s’y rattachent sont à la mode, *tandis que l’hystérie et les merveilles de l’hypnotisme ne semblent plus passionner le public comme il y a vingt ans. Le livre de M. Eymieu vient à son heure. C’est une œuvre de vulgarisation, c’est aussi une intéressante contribution, appuyée sur ï’ des observations personnelles, à l’étude objective de ces troubles fonctionnels qui plongent les malheureux patients dans de si profondes détresses, et dont la fréquence semble augmenter dô’jour en jour. Quelle en est la cause L’auteur l’attribue à une diminution de la tension psychologique, donnant cette expression à peu près le même sens que M. Pierre Janet. « L’obsession est produite quand il n’y à plus de proportion entre la tension vitale dont on dispose et la difficulté qu’il faut vaincre, soit que la difficulté ait trop grandi ou que la tension se soit trop abaissée. » Les obsédés sont, pourrait-on dire encore, des ambitieux, des assoiffés de certitude, de plénitude intellectuelle et morale, dont la volonté trop faible n’est à la hauteur ni de leur orgueil ni de leurs exigences. Ils sont à la frontière de la. folie, mais n’y versent pas souvent. C’est seulement dans les formes graves et aux périodes avancées que l’état d’obsession aboutit à l’aliénation mentale proprement dite : mais qu’on n’aille pas en conclure que ces maladies sont facilement guérissables ; ce.sont, au contraire, des perversions tenaces, qui ne disparaissent qu’au prix d’un renouvellement de l’être psychique. Quel traitement leur appliquer ? AI. Eymieu montre bien que, par la nature même de leur mal, les efforts des obsédés pour se délivrer de leur obsession ne font que les enliser davantage. C’est qu’ils s’y prennent mal ; ce à quoi ils aspirent, la certitude du jugement, leur est interdit ; ils tournent le dos à ia voie du salut. La seule méthode qui puisse réussir en pareil cas consiste à simplifier. 11 importe de supprimer les peut-être et les pourquoi qui assaillent le patient, de lui faire eom— • prendre que ses angoisses et ses scrupules peuvent se réduire un petit nombre de points sensibles, parfois à un seul, et