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IIme CONGRÈS DE PHILOSOPHIE. — GENÈVE

COMPTES RENDUS CRITIQUES


I

Philosophie générale.
Séances de section et séance générale.

Je résumerai d’abord, en m’abstenant autant que possible de commenter et de critiquer, les communications dont le lecteur ne peut quant à présent, connaître le texte authentique. J’insisterai ensuite sur les deux communications concernant la philosophie générale dont cette Revue publie intégralement le texte, et sur les discussions qui les ont suivies.

M. G. Papini a traité des extrêmes de l’activité théorique. Le but de cette communication a été de signaler l’opposition toujours plus visible entre ce qu’on peut appeler la « philosophie du concept » et la « philosophie de l’intuition ». Jusqu’ici la philosophie a été presque toujours le triomphe du concept, c’est-à-dire qu’on a recherché l’unité, la fixité, l’universalité, l’objectivité et qu’on a tâché de réduire le monde à un ensemble de formules simples, claires et maniables. Mais, tout dernièrement, s’est faite jour dans la pensée occidentale une réaction anti-rationaliste qui veut substituer à la formule rationaliste : le passage de la chose au symbole, la formule opposée : le retour du symbole à la chose. M. Papini a raconté, en un résumé que l’on ne peut résumer, la lutte entre le rationalisme et ce que l’on peut appeler l’intuitionnisme. Il a montré, en terminant, que cette opposition entre la vie et l’expression, la chose et le symbole tend à deux buts opposés. Le rêve suprême du rationalisme est la traduction de l’univers en une seule formule symbolique qui puisse expliquer toute chose ; le rêve suprême de