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« NOUVELLE SÉRIE »

La Revue entre dans une période nouvelle. Les changements que subit son organisation ne peuvent que la mettre dans des conditions meilleures pour agir avec une pleine efficacité.

Matériellement, elle se modifie quelque peu, sans rien perdre des qualités typographiques qu'une imprimerie très attentive lui avait données à ses débuts. Et elle paraîtra désormais avec une régularité que des circonstances diverses avaient empêché cette imprimerie de lui assurer dans ces derniers temps.

Au point de vue de l'action scientifique, elle se complète par une Bibliothèque. Indépendamment des « publications» qui se détachent d'elle depuis l'origine, il était naturel que le mouvement d'idées qu'elle sert, que la volonté de synthèse qu'elle exprime aboutit à des oeuvres et, par suite, se traduisît dans le domaine de la librairie.

La théorie de l'histoire est nécessaire; et, au moment où la Revue s'est fondée, elle était trop négligée, en France du moins. Elle permet de dégager, de préciser des problèmes très différents des questions méthodologiques que soulèvent les recherches d'érudition. Nous avons ici distingué nettement les deux degrés du travail historique érudition et synthèse érudite, science et synthèse scientifique. Sans doute nous avons au premier degré encouragé les études de méthodo- logie, activé la synthèse d'érudition, contribué à une organisation meilleure du travail et en particulier au rapprochement des spécialités; si aujourd'hui le concept d'histoire, unifiant la diversité des disciplines historiques, s'étend aux manifestations les plus variées de l'activité humaine, on ne saurait guère contester que la Revue y soit pour quelque chose. Mais notre préoccupation essentielle a été de promouvoir la théorie de l'histoire, d'élucider les principes et de préparer les cadres d'une science explicative. aussi distincte de la pure analyse ou de la pure narration que de la philosophie a priori. Il nous a semblé que, peu à peu, dans les discussions provoquées ou enregistrées par la Revue, une doctrine se constituait, tout au moins que se formulaient des hypothèses régulatrices de la science. Nous avons même essayé de condenser les résultats de ce travail collectif, d'ébaucher une logique de l'histoire-science.R. S. H. T. - XXVII, N° 79-80.