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Page:Revue de synthèse historique, tome 33-35, 1921-1923.djvu/11

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Il a paru déjà sur la guerre mondiale une multitude de publications, de toutes sortes : documents officiels, souvenirs et mémoires, récits d’événements, histoires générales — sommaires ou développées. Mais l’organisation du travail laisse fort à désirer jusqu’ici. Il importerait que l’élaboration des matériaux et leur utilisation se fissent avec la méthode et le sens critique qui sont, en histoire, des acquisitions récentes.

La Revue de Synthèse historique, quand elle a reparu en 1919, a annoncé qu’elle réserverait une place à l’histoire de la Guerre. Elle le devait d’autant plus que, très consciemment, c’est vers le passé le plus proche, en même temps que vers le plus lointain, qu’elle dirige son principal effort : vers le plus lointain passé, dans un intérêt surtout philosophique ; vers le passé le plus proche, dans un intérêt pratique, — mais qui ne l’est pas exclusivement, puisque l’étude des divers facteurs du présent projette une vive lumière sur les éléments du passé[1].

Il s’agissait donc de savoir comment la Revue ferait leur part aux formidables événements des années récentes. On avait songé d’abord à un Bulletin qui grouperait, périodiquement, les principales tout au moins des publications relatives à la Guerre. Mais, ce faisant, la Revue n’aurait rien procuré au public de particulièrement utile, d’approprié à son programme et à son rôle, — pas plus que si elle avait réuni dans un fascicule spécial des articles relatifs à des épisodes ou à des phases de la Guerre.

Il a semblé, somme toute, que le plus incontestable service que pourrait rendre la Revue de Synthèse historique consisterait à tâcher, comme elle l’a fait depuis vingt-deux ans pour l’ensemble

  1. Voir tome XXIX, Introduction : Les Études historiques et la Guerre.