Page:Revue des études grecques, Tome 3, 1890.djvu/340

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atteindre, viendrait à prendre feu, si l’on n’a pas de ces instruments connus sous le nom de siphons,[1] on se servira également de roseaux percés, comme ceux des oiseleurs, que l’on disposera dans les points où il est nécessaire de leur faire conduire l’eau ; et, au moyen d’outres pleines que l’on presse, on la lancera à travers les roseaux jusqu’au point incendié.


§ 1. — Considérations générales.

De tous les engins mentionnés plus haut, les échelles sont les plus commodes, les plus faciles à se procurer et à construire, les plus utiles, et ceux qu’on peut le plus facilement réparer ; mais ce sont aussi les plus exposés au danger ; car ces échelles sont entièrement à la merci des défenseurs de la place.

Ceux-ci peuvent, en effet, s’emparer sans peine et de l’échelle elle-même et des hommes qui en font usage ; car, une fois les échelles approchées du mur, les assiégés peuvent les attirer à eux, les repousser, les briser, ou même empêcher de les mettre en place ; quant aux hommes qui y montent, ils sont, dès le début de leur ascension, exposés au danger des projectiles dirigés contre eux ; une fois parvenus au sommet de l’échelle, ou à une grande partie de la hauteur, d’où leur chute peut avoir lieu de plus haut, ils sont repoussés, et tombent avec l’échelle ; ou encore, on les accable de projectiles d’un poids considérable lorsqu’ils sont sur le point d’atteindre le rempart, et ils sont précipités sur le sol.

Il n’existe pas de moyen pratique de protéger ces hommes, parce qu’ils sont toujours placés en contrebas de l’ennemi, solidement

  1. Il s’agit sans doute ici de pompes. Héron, d’Alexandrie, dans ses Pneumatiques, donne une description très complète de la pompe aspirante et foulante, aussi parfaite en principe sinon dans les détails d’exécution, que celles dont on fait usage aujourd’hui.