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Ainsi il fait allusion (68, 6-8) à la différence des métaux soumis à la projection (44, 19 ; etc.). Il reproduit le texte 46, 1718, avec une variante : ἔϰστρεψον αὐτῶν τὴν φύσιν · ἡ γὰρ φύσις ἔνδον ϰέκρυπται (60, 7) ; de même le commencement de l’invocation aux natures (46, 22) en ajoutant (63, 18) οὐράνιαι après ὦ φύσεις. Le mot aura pu être supprimé par un copiste chrétien.


5. Dans le traité anonyme III, xvi : περὶ τῆς ϰατὰ πλάτος ἐϰδόσεως τοῦ ἐργοῦ, dont la rédaction définitive est en tout cas postérieure à Stephanus, se trouve attribué à Démocrite et comme précédant immédiatement le catalogue des espèces, la phrase suivante.

Fr. 3 A.

Ἐγὼ δὲ πρὸς σὲ, ὦ Φιλάρετε, πρὸς ὃν ἡ δύναμις, τὴν ϰατὰ πλάτος σοι γράφω τέχνην (159, 4, 5).

Mais le catalogue qui suit diffère trop de celui que l’on doit restituer d’après Synésius pour qu’on puisse le considérer comme authentique ; il est d’ailleurs construit suivant une classification différente, et paraît avoir été fait d’après les recettes des deux livres de l’or et de l’argent.

Si l’on compare au contraire les catalogues d’après Synésius à ces recettes, on est conduit à soupçonner que celles-ci ont été plus ou moins remaniées, interpolées ou mutilées, sort commun à tous les traités techniques.

Je ferai notamment les remarques suivantes.

De la liste des espèces pour la chrysopée par voie sèche, manque dans les Physica et mystica la σίνωπις ποντιϰή ; l’αἰθάλη θείου n’apparaît que pour l’argyropée (50, 18).

De la liste des espèces pour la chrysopée par voie humide, manquent dans nos textes la fleur d’anagallis, le ϰόμμι ἀϰάθης, les diverses eaux et le lait de chienne.

Paul Tannery.

[2] D’après 64, 20, il semble qu’il faille, 58, 10, restituer σῶμα μαγνησίας avant χρυσόϰολλα.

[5] Synésius remarque expressément que ἀρσένιϰος est masculin de même que ϰλαυδιανός ; il faut donc, 64, 22/23, lire ἀρσένιϰον τὸν ξανθόν et non τὸ ξανθόν.

[6] Avant εἶτα ἐπαναλαμϐάνει ϰαδμείαν, le texte porte ἐνταῦθα σήπει τὸν χρυσόν. Je pense qu’il faut lire σημαίνει au lieu de σήπει. Synésius vient de remarquer que le ϰλαυδιανός et ἀρσένιϰος sont jaunes ; cela paraît digne d’attention : ὡς ἐγὼ ϰεϰίνημαι, Διόσϰορε ; il conclut en disant que par ξανθός, Démocrite a voulu signifier l’or.

[16] Après ϰιννάϐαρις, si nous avons bien placé la phrase suivante, une lacune semble évidente.

[21] Le premier passage (58, 6-11) : Λέγεται δὲ ϰαὶ τὸ πόντιον ῥὰ… τῶν σωμάτων ἤτοι οὐσιῶν, est évidemment interpolé dans le texte de Synésius. Il a été écrit par un scoliaste qui devait avoir récrit de Démocrite sous la main et qui a voulu apporter une preuve à l’appui de l’argumentation 58, 3-4. Il a d’ailleurs fait un emprunt à Synésius : 58, 9 = 66, 22.

[22] Il faut évidemment lire μετὰ τῆς ϰυανοῦ, χάλϰανθον ἐπήγαγεν au lieu de μετὰ τῆς ϰυανοῦ, χαλϰάνθου, ἐπήγαγεν.

[30] On pourrait proposer de lire (59, 23), ὕδωρ ἀρσενίϰου au lieu de ὕδωρ φέϰλης, qui en tous cas n’est pas là à sa place.

[31] Après ἀρσενίϰου, on lit : 61, 22, ἢ σανδαράχης, ce qui semble confirmé par la leçon 51,1 ; mais il peut y avoir eu une double lecture d’un même symbole. — 69, 3-4, il y a une corruption évidente ; il faut supprimer ϰρυσοϰόραλλον et σῶμα μαγνησίας après ἐνταῦθα δὲ.

[33] Le passage γῆς χία… λεύϰωσιν (60, 13-15), qui rompt la suite du raisonnement, est une interpolation provenant du même scoliaste que celle que j’ai signalée plus haut (58,6-11).