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ADMINISTRATION LOCALE.

velles, on prépare le bill qui doit être présenté au parlement pour obtenir l’autorisation d’emprunter les fonds nécessaires, et d’imposer une taxe spéciale sur le comté.

Enfin rien de ce qui intéresse le comte n’est étranger aux quarter sessions. Chaque magistrat, chaque membre du grand jury[1], chaque habitant exerçant des fonctions administratives, même un habitant quelconque, d’après les anciens usages, peut et doit présenter ses observations sur ce qui lui paraît être un objet d’utilité publique.

Quelquefois enfin les Magistrats, sortant de la sphère des intérêts purement locaux, abordent des questions d’une nature tout-à-fait générale. Ils examineront, par exemple, les conséquences de tel ou de tel impôt ; ils rechercheront les causes de la multiplication des crimes, de l’extension toujours croissante du paupérisme ; ils adopteront des résolutions sur les remèdes qui leur paraissent propres à mettre un terme aux souffrances publiques, et les adresseront au parlement

Un chef-lieu de comté présente, pendant la tenue des sessions, l’aspect le plus animé. Hommes de loi, témoins, habitans, fonctionnaires, gens de toute sorte, amenés par les affaires, soit judiciaires, soit administratives, soit par leurs affaires privées, affluent de toutes les parties du comté. C’est à chaque trimestre une espèce de rendez-vous.

Voilà toute la série des pouvoirs administratifs des Magistrats, depuis la simple surveillance des métiers, et la nomination des officiers paroissiaux, jusqu’aux actes des quarter sessions. N’avais-je pas raison de les assimiler aux pouvoirs exercés par toute notre hiérarchie administrative, depuis le commissaire de police jusqu’au ministre, et même au pouvoir

  1. Le grand jury, soit aux assises du comté, soit aux quarter sessions, est une espèce de chambre d’accusation, qui examine l’instruction de toutes les causes envoyées devant la cour, et décide s’il y a ou non lieu à poursuivre. Il se compose de vingt-quatre jurés, choisis par le shérif, parmi les habitans les plus considérables du comté.