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PORTUGAL.

conférences, sur l’invitation que lui en fit le chancelier d’état autrichien, et par suite de la lettre adressée à Sa Majesté par l’empereur don Pédro le 3 juillet 1827, dans laquelle Sa Majesté Impériale déclarait qu’elle avait nommé l’infant don Miguel son lieutenant et régent du royaume de Portugal. Si Sa Majesté avait triomphé de la répugnance de l’empereur don Pédro, et avait décidé Sa Majesté Impériale à conférer à son frère la place de régent ; si Sa Majesté s’était rendue garante de la conduite de Son Altesse Royale, et de l’exécution de ses promesses, on pourrait réclamer de Sa Majesté qu’elle veillât à ce que les engagemens alors contractés fussent mis à exécution : mais, en vérité, l’ambassadeur de Sa Majesté n’entra pour rien dans aucun engagement de ce genre ; il ne prit part à aucune négociation entraînant après elle une telle garantie, et bien que le roi eût lieu de se plaindre de l’infant don Miguel, qui avait manqué à ses engagemens pris en présence de son ambassadeur, ce motif de plainte était fondé sur le manque d’égards commis envers Sa Majesté elle-même, et non sur l’injure faite à l’empereur don Pédro.

Il est vrai que, dans les conférences de Vienne, et subséquemment dans celles de Londres, l’ambassadeur de Sa Majesté, et le plénipotentiaire de Sa Majesté l’empereur d’Autriche, donnèrent l’assurance que leurs souverains respectifs emploieraient conjointement leurs bons offices pour persuader à l’empereur don Pédro de compléter son acte d’abdication au trône de Portugal, d’envoyer sa fille en Europe, et, par un traité définitif, de régler l’ordre de succession dans les deux branches de la maison de Bragance. Le marquis de Barbacéna se plaint que l’empereur, son maître, fut pressé d’agir de cette manière, et il fait plus que d’insinuer que, pour se rendre aux sollicitations de l’Angleterre et de l’Autriche, il compromit ses propres intérêts. Mais quel est le fait ? Assurément le roi conseilla à Sa Majesté de compléter l’acte d’abdication au trône de Portugal, et, par là, d’accomplir une obligation