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Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/221

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VARIÉTÉS


ET MÉLANGES.




AFRIQUE.




ÎLE SAINTE-HÉLÈNE[1].


Du milieu de l’Océan atlantique s’élève le rocher brûlé de Sainte-Hélène, dont les flancs calcinés sont taillés en hautes murailles verticales. L’aspect de cette terre semble annoncer la patrie du démon de l’ennui… Mais les ravines qui entr’ouvrent çà et là les roches volcaniques de son ossuaire, charment la vue par le mélange d’une riante verdure encaissée par de noirs trachytes, des laves refroidies, ou des ocres rouges et bigarrées. Ce mélange de verdure resserrée, d’eau fraîche et murmurante coulant dans les gorges étroites de roches calcinées par le feu, et qui n’ont pas même encore pu nourrir des lichens parasites ou des mousses humides, porte avec lui un sentiment indéfinissable de beauté et de rudesse qui épanouit et comprime à la fois l’émotion du voyageur.

L’île Sainte-Hélène, située dans l’hémisphère austral, gît par 15° 55′ 00″ de latitude sud et 7° 59′ 08″ de longitude

  1. On doit cette notice à l’un de nos plus savans naturalistes, M. Lesson ; nous avons cru pouvoir en retrancher quelques détails, qui n’avaient rapport qu’aux sciences géologiques.