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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/433

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MÉLANGES.

Cette fête est certainement la plus belle qu’on puisse voir en Amérique.

B…

ÉPREUVE PAR LE POISON, EN AFRIQUE.

Nous avons lu ce qui suit dans un fragment communiqué par Lander, le fidèle domestique de Klapperton.

« J’étais un matin à déjeuner avec de l’huile de palmier et du maïs rôti, lorsqu’un envoyé du roi nègre entra brusquement et me donna l’ordre de me trouver à midi dans la cabane du fétiche pour être interrogé par les prêtres sur une accusation portée contre moi. Je connaissais parfaitement la manière dont ces sortes d’affaires se conduisent dans le pays ; aussi ma première, ma seule réflexion, fut celle-ci : faut-il mourir aussi jeune et après avoir surmonté tant de périls ? Faut-il que mon corps devienne la proie des bêtes féroces ? Cependant j’employai le peu de temps qui me restait à me préparer à la mort, et quand le moment fut venu, je me rendis avec beaucoup de calme à la cabane du fétiche. La nouvelle du jugement d’un blanc s’était répandue aux environs, et tous les habitans, armés de pieux, de lances, d’arcs et de flèches, me servaient de cortége. Je trouvai dans la hutte une troupe de prêtres assis et formant un cercle au milieu duquel on me fit placer. Un d’eux se leva et me dit avec beaucoup d’emphase et de gravité, en me présentant une coupe qui contenait une liqueur transparente et limpide comme l’eau : « Tu es accusé de former des projets contre le roi et son gouvernement, et en conséquence tu vas avaler le breuvage contenu dans ce vase. Si tu es coupable, il te donnera la mort ; dans le cas contraire, il ne te fera aucun mal ; car nos dieux ne commettent pas d’injustice. » D’une main tremblante, je saisis la coupe, en jetant un coup d’œil