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VOYAGES.

chant au sort des coupables condamnés les suit dans leur captivité, préside à l’emploi de leur temps, encourage leur industrie, dirige leur instruction, et tend continuellement vers le but de leur régénération morale. Nulle part aussi cette pensée n’a reçu une application plus complète et mieux entendue que dans une petite république, notre proche voisine.

La ville de Genève renferme une prison pénitentiaire, proportionnée à l’étendue et à la population du canton dont elle est le chef-lieu[1], qui mérite d’être observée avec intérêt, et qui peut servir de modèle à des états plus considérables.

L’établissement, le régime physique, la direction morale y sont combinés dans une harmonie parfaite, de sorte que, soumis sans rigueur à une vie régulière et laborieuse, les détenus puissent contracter une habitude d’occupation et de bonne conduite, qui les mette à même de jouir pleinement du bienfait de la liberté quand elle leur sera rendue, et qui leur assure alors les moyens de subvenir honnêtement à leur existence.

Situé à l’angle d’un bastion, sur le bord du lac, près de la porte méridionale de la ville, et dans la position la plus saine et la mieux aérée, le bâtiment qu’occupe la prison n’est point un ancien édifice

  1. Le canton de Genève a quatre milles et demi carrés d’étendue et 41,500 habitans. (Voy. Abriss der Erdbeschreibung und Staatskunde der Schweiz, von Gerold von Knonau : Zurich, 1824.