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SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

comptoir, un endroit appelé Domingue, situé sur le bord de la rivière, et qui est élevé d’une centaine de pieds ; il s’y trouve une source ; cet endroit me paraît avantageux à cause de sa position au-dessous du confluent des deux principales rivières, et parce qu’aucun navire ne pourrait entrer sans passer devant, les marigots inférieurs n’étant navigables que pour des pirogues.

Le pays contient une quantité prodigieuse d’abeilles : la cire fait la principale branche de commerce des indigènes. Les caravanes apportent de l’or, du morfil, de l’écaille de tortue, de la cire, du riz, des cuirs, des bestiaux, des captifs. Les caboteurs pourraient se procurer dans les environs de la gomme copal et des bois de teinture ; dans les marigots, en traitant avec les Bagos, on achète du sel et de l’huile de palme.

On pourrait trafiquer au Rio-Pongo avec le Fouta-Dialon et Timbou, les Sousous, les Bagos, le Soulima, le Bondou, le Bambouc, les Mandingues, les Saracoulets en général, et même avec Temboktou, au moyen des Maures qui en viennent. On se procurerait parmi les Sousous tous les manouvriers dont on aurait besoin : ces gens se louent volontiers aux Européens, et coûtent moins cher que les gens de Saint-Louis ; ils imitent aussi avec plus de facilité nos manières.

Pour s’établir dans le pays, il faudrait nécessairement faire un traité d’alliance avec le Fouta-Dialon ; l’almami de ce pays donne au Rio-Pongo un gouverneur, qui y vient de temps à autre rendre