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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

est pénible, les sinuosités nombreuses, et l’on avance peu. De Téléouel à Laby, une crête semblable s’étend, il est vrai, mais en travers, entre les sources du Sénégal et celles de la Gambie ; le chemin suit ici, tant en montant qu’en descendant, le sens des vallées, et la route, moins facile que dans les plaines, est du moins plus prompte que dans une direction perpendiculaire aux cours d’eau. Enfin, de Timbou à Cambaya le chemin est aisé et naturellement plus rapide, car il est tracé entre le bassin du Sénégal et la plaine de Kankan-Fodéa. En ajoutant à ces considérations celles que pourrait fournir la diversité des sources d’où proviennent les renseignemens, on s’expliquera sans embarras la différence des trois évaluations ci-dessus pour une mesure uniforme de deux journées de marche.

Pour ce qui est de la déclinaison magnétique, on sait assez combien elle est variable, surtout dans l’intérieur des terres, au voisinage des montagnes : ainsi que l’a fait remarquer M. Jomard lui-même, le capitaine de Beaufort l’a astronomiquement déterminée depuis 12° jusqu’à 22°, et Mungo-Park, de 14° 11′ à 17° 40′ ; sur un petit croquis fragmentaire du cours de la Gambie, inséré dans le journal de ce dernier, la variation employée est même de moins d’un point ; Caillié lui-même, qui a relevé trois fois dans son voyage la direction de l’ombre méridienne, l’a trouvée deux fois au N.1/4N.E., et une fois au N.N.E. de la boussole, ce qui laisse flotter l’angle de variation entre un point et deux points. L’angle moyen entre Kakondy et Kourou