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VOYAGE EN ASIE.

ment accompagnés de plus de deux ou trois inspecteurs. On place sur chaque traîneau un peu de foin pour animer les chevaux qui se suivent ainsi au grand trot. Ce sont ordinairement des chevaux de louage qu’on trouve chez tous les paysans de la grande route ; souvent aussi les inspecteurs, pour hâter la marche du convoi, louent ceux de la poste. Des milliers de livres de thé sont expédiés de cette manière à Moscou.

» À Verkhne-Oudinsk la neige nous quitta, et nous fûmes obligés de poursuivre notre route en charrette. Quoique le froid atteigne une intensité extrême au sud du Baikal, la neige y est toujours très-rare. Nous suivîmes la vallée de la Selenga en la remontant ; elle est entourée de rochers granitiques fort escarpés ; leurs formes sont si bizarres que je les prenais pour des montagnes volcaniques ; mais le granit me désabusa. Nous passâmes le 15 février à Selenghinsk sans nous y arrêter, afin d’atteindre la Chine avant le dix-huitième jour, avec lequel commence la lune blanche, ou la nouvelle année des Chinois et des Mongols ; c’est la plus grande fête à laquelle on puisse assister dans la ville chinoise de Maimatchin, située au-delà de la frontière, et à quelques pas du Kiakhta russe.

» À peu de distance de Selenghinsk je vis le premier camp de la tribu mongole des Bouriates, ou Bratski ; il se composait de quelques tentes rondes en feutre. Elles sont de la même construction que celles des Samoïèdes, mais moins pointues ; le feutre qui les couvre est double ; le foyer se trouve au