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DÉMÊLÉS DE LA FRANCE ET DES ÉTATS-UNIS.

Ridgevay, et les trois derniers à celle de Parish. On offrit aux consignataires de leur livrer les cargaisons, s’ils voulaient contracter l’obligation d’en rembourser la valeur en cas que le gouvernement sanctionnât la saisie. Ils refusèrent ; d’autres consignataires cependant acceptèrent l’offre des autorités pour quelques bâtimens arrivés à peu près dans le même temps ; ils contractèrent les obligations qu’on leur demandait ; ils reçurent et vendirent à leur compte les cargaisons qui leur étaient adressées, et dans aucun cas le gouvernement français n’exigea le remboursement de ces obligations. Cette circonstance prouve assez les droits des propriétaires dépossédés aux indemnités qu’ils réclament, et démontre que le gouvernement lui-même reconnaissait l’injustice de ces spoliations. Mais un fait qui parle plus clairement encore en faveur des réclamans est le suivant : M. Fillietaz, d’Anvers, avait acheté de la maison Parish deux cent cinquante-six balles de coton qui faisaient partie de la cargaison de l’Hiram. Comme on n’avait pas le moindre doute que les marchandises ne fussent livrées aux parties, M. Fillietaz avait soldé le montant de la somme, et avait été investi des droits de l’armateur, mais sans aucune garantie ni de sa part, ni des consignataires. Cependant, comme nous l’avons dit, la cargaison du bâtiment fut vendue au profit de l’état ; mais M. Fillietaz a été plus heureux que les armateurs américains ; sa créance a été reconnue par la restauration, et il a reçu en paiement des inscriptions de rente à 5 p. 0/0 pour 495,760 fr.,