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HISTOIRE MODERNE.

ciait fort peu et sur l’art. 8 du traité de cession de la Louisiane, ainsi conçu : « À l’avenir, et toujours après l’expiration des douze années susdites, les navires français seront traités sur le pied de la nation la plus favorisée dans les ports ci-dessus mentionnés. » M. de Villèle se plaignait que le bénéfice de cet article fût refusé aux bâtimens français, puisqu’ils n’étaient pas traités avec la même faveur que les vaisseaux anglais, qui étaient reçus dans ces ports sur le même pied que les nationaux. À cela, les Américains répondent qu’en admettant les vaisseaux anglais dans leurs ports sur le même pied que les nationaux, ils ne leur accordent point une faveur, mais qu’ils leur vendent un droit qu’ils paient par une juste réciprocité, et qu’en recevant les vaisseaux français sur ce pied, ceux-ci ne seraient plus traités comme la nation la plus favorisée, mais seraient traités plus favorablement que toute autre nation ; qu’au reste ils sont prêts à les faire participer à cet avantage, si eux-mêmes veulent leur accorder le même droit chez eux. Nous avouons que nous ne trouvons rien à répondre à cela. Ce n’était point d’ailleurs l’intérêt de notre commerce qui inspirait M. de Villèle ; s’il en eût été ainsi, il lui eût été facile de le faire jouir du bénéfice qu’il réclamait, en proposant aux États-Unis un accord à cet égard. Ce ministre avait trop de sens pour prétendre que cela pût se faire autrement.

Les négociations furent donc encore entravées, et M. Gallatin quitta Paris. Son successeur,