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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

d’avouer son crime. » Ce moyen atroce, qui souvent n’aboutit qu’à faire condamner l’innocence, consiste à presser entre deux fortes planches les chevilles des pieds du patient, et à comprimer ses doigts entre cinq petits bâtons de bois dur, qu’on serre jusqu’à faire craquer les os.

Il paraît qu’en général l’exécution de la loi est fort douce, comparativement à son texte. Le traducteur fait observer, dans une de ses notes, que la torture n’a presque jamais lieu dans le cours ordinaire de la justice, et que les châtimens corporels ne s’infligent que fort rarement.

La seconde section de la loi fondamentale énumère les crimes, qui sont ordinairement punis avec la plus grande rigueur, souvent par la peine capitale, et qu’elle désigne au nombre de dix. Ce sont : 1o la révolte, effort tendant à déranger l’ordre des choses sur la terre, à troubler la paix de l’univers en conspirant contre le souverain qui est le successeur sacré de ses ancêtres ; 2o la perfidie, ou tentative pour détruire le palais, les tombeaux, les temples impériaux, qui sont sacrés et inviolable ; 3o la désertion, qui consiste à trahir les intérêts de l’empire, à abandonner un poste militaire, ou à exciter le peuple à l’émigration ; 4o le parricide, meurtre du père ou de la mère, d’une tante, d’un oncle, de l’aïeul ou de l’aïeule ; 5o le massacre assassinat de trois ou d’un plus grand nombre de personnes ; 6o le sacrilége, comprenant le vol dans les temples, celui des objets à l’usage immédiat du souverain, la contrefaçon du sceau de l’état et les erreurs ou négligences qui peuvent mettre en danger la personne sacrée de l’empereur ; 7o l’impiété, négligence envers les parens ; 8o la mésintelligence dans la famille, manifestée par des infractions aux liens du mariage, par des blessures ou des mauvais traitemens envers les personnes pour lesquelles on est obligé de porter le deuil après leur mort ; 9o l’insubordination envers un magistrat ; enfin l’inceste, union illégitime avec une personne que les lois ne permettent pas d’épouser.