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ANTIQUITÉS DU MEXIQUE.

qui ont su apporter un remède à la plupart des fautes auxquelles cette terre dispose ses habitans, tandis que nous autres, nous nous abandonnons à nos mauvaises inclinations… Ils étaient pleins de sens ces antiques habitans du Mexique qui confiaient à la république leurs fils et leurs filles pour les élever, et qui ne laissaient pas leur éducation entre les mains des parens ! »

Le onzième livre, qui contient treize chapitres, est consacré à la description physique du pays. Non-seulement l’auteur y examine les productions animales, végétales et minérales ; mais il y entre dans des détails géographiques ; il y décrit les montagnes, les volcans, les terres diverses, et même les routes. Ce chapitre, fort curieux du reste, doit être lu avec circonspection, car dans les sciences physiques le P. Sahagun ne s’élevait guère au-dessus des connaissances les plus vulgaires du xvie siècle. On sent toutefois que là, comme dans plusieurs autres parties de l’ouvrage, une civilisation particulière a imprimé à la science confuse des Européens un caractère qui lui était propre, et qui n’excluait point une observation attentive des phénomènes de la nature.

Nous arrivons enfin au dernier livre, et c’est avec le sixième celui qui, sous le rapport littéraire, offre le plus d’intérêt. C’est le récit d’un grand événement vu sous une face toute nouvelle ; c’est en un mot une chronique mexicaine qui a toute la vérité de l’histoire et le merveilleux qui imprimait à cette histoire l’idée que les Européens étaient des dieux. Laissons parler le moine, car il dit bien mieux que nous ne pourrions le faire quel est le genre d’intérêt qui se rattache à cette dernière partie de son ouvrage.

« Bien qu’un grand nombre de personnes aient écrit