ΑΝΑΓΚΗ. Voilà quel devrait être le véritable titre de Notre-Dame de Paris[1].
Destin, fatalité ; oui, ce serait bien cela.
Car quelle autre combinaison de lettres que celle du mot fatalité expliquera l’éternel pourquoi ?
Pourquoi ce malheur à moi plutôt qu’à un autre ? Qu’ai-je fait pour cela ? Qui m’a mérité d’être choisi pour souffrir ? Quels sont mes crimes envers les hommes, et mes outrages envers Dieu ?… Aucun.
Mais il fallait un contre-poids à un événement heureux, un malheur particulier pour concourir au bonheur général : bonheur et malheur se balancent dans ce monde, et pourvu que le total soit juste, qu’importe à Dieu sur qui sont tombés ces deux mots qu’il a jetés négligemment sur le monde : Bonheur, malheur ? L’homme n’est qu’un chiffre ; la manière dont il est placé dans l’addition sociale augmente ou diminue sa valeur. Voilà tout. Et qui le place ? la fatalité.
Ce mot a été créé pour épargner des millions de blasphèmes.
Revenons à Notre-Dame de Paris.
Nous ne parlerons pas du plan de l’ouvrage : il est, comme son titre, gigantesque.
C’est l’histoire d’une population tout entière, depuis le roi jusqu’au truand : aucun des échelons intervallaires n’est vide.
C’est, en deux volumes, une science que l’existence de
- ↑ 2 vol. in-8o, chez Gosselin, rue Saint-Germain-des-Prés, no 9.