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L’ESPAGNE TELLE QU’ELLE EST.

faire ressortir l’analogie qui existe, sous le rapport du climat et des productions, entre les différentes sections de l’Espagne et les points du globe qui leur sont respectivement opposés. Il a comparé la Biscaye, les Asturies et la Gallice aux contrées de l’Europe qui les avoisinent ; le Portugal à la portion correspondante de l’Amérique ; l’Andalousie, aux rivages de l’Afrique qui lui font face ; et Valence, aux régions de l’est, fertiles comme son territoire.

Les richesses de l’Espagne ne se bornent pas aux ressources de son sol ; l’Atlantique d’un côté, et de l’autre, la Méditerranée, qui baignent une étendue à peu près égale de côtes, l’approvisionnent de poisson, et ouvrent les communications entre chacune de ses provinces et les régions les plus éloignées de la terre. En un mot, la nature semble avoir épuisé sa générosité en faveur de cette terre privilégiée ; et si la perversité de l’homme n’était parvenue à neutraliser ses bienfaits, l’Espagne, si pauvre et si dégradée, serait aujourd’hui la plus riche, la plus heureuse et la plus fertile contrée de l’Europe.

Parmi les richesses de l’Espagne, ses chevaux méritent une mention à part. Les Arabes, lorsqu’ils possédaient ce pays, l’ont peuplé de leurs plus belles races ; et, bien que ces races, comme tout le reste, aient dégénéré, elles conservent des traits distinctifs qui dénotent leur origine. « Les chevaux espagnols, et particulièrement les chevaux andaloux, dit l’auteur Américain dont nous avons cité l’ouvrage, sont évidemment d’origine arabe et très-supérieurs à la race anglaise en beauté, en grâce et en docilité. » En fait de chevaux, toutefois, notre ami le citoyen du Nouveau-Monde ne nous paraît pas un juge sans appel.

« En Andalousie, dit le docteur Faure, le cheval de race, émule des grands de son pays, passe sa vie dans une énervante inaction ; et lorsqu’il n’est pas destiné à figurer dans des scènes d’amour, il n’a d’autre mérite que d’étaler des formes trompeuses sur les places ou dans les promenades publiques, car les travaux pénibles sont au-dessus de ses