Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 4.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
L’ESPAGNE TELLE QU’ELLE EST.

10,000,000 ; en 1700, à la mort de Charles ii, à 8,000,000 ; en 1715, sous Philippe v, à 6,000,000 ; en 1788, sous Charles iii, à 9,307,804 ; en 1787, en 1788, dernières années du règne du même monarque, à 10,143,975 ; enfin, d’après le recensement de 1797 et 1798, la population excédait alors 12,000,000. Il en résulte que, depuis son affranchissement de la domination romaine jusqu’en 1715, la population de l’Espagne a continuellement décru dans la progression suivante, savoir : pendant une période d’environ mille ans, qui commence au temps des Romains et finit avec le quatorzième siècle, 4,000,000 ; depuis la fin du quatorzième siècle jusqu’à la fin du quinzième, période de cent ans, 1,500,000 ; depuis le quinzième siècle jusqu’en 1688, période de moins de deux cents ans, 5000, 000 ; de 1688 à 1700, douze ans, 2,000,000 ; et de 1700 à 1715, quinze ans, aussi 2,000,000. Depuis lors elle s’est accrue, de 1715 jusqu’à 1768, trente-trois ans, de 3,307,804 ; de 1768 à 1788, vingt ans, de 836,171 ; de 1788 à 1806, de plus de 2,000,000 : accroissement total de 1715 à 1806, 6,000,000. Dans le Dictionnaire géographique de Minano, la population de l’Espagne, en 1826, est évaluée à 13,732,172 ; ce qui donne, depuis 1715, période d’environ cent onze ans, un accroissement de 7,732,172.

En prenant pour base le recensement de 1826, la population de l’Espagne, comparée avec l’étendue de sa superficie (145,100 milles carrés), donne environ quatre-vingt-dix et demi par mille carré, c’est-à-dire la moitié de ce que comporte un espace égal en France et en Angleterre, contrées bien inférieures à l’Espagne sous le rapport de la fertilité du sol, des avantages du climat et de tous les bienfaits de la nature.

En ce qui concerne la division de la population, cause principale du déclin de l’industrie nationale en Espagne, un document publié en 1802, et confirmé par M. de Laborde, nous apprend que sur 10,409,879 individus des deux sexes, nombre présumé des habitans à cette époque, on comptait 3,257,022, hommes veufs, célibataires ou ecclésiastiques ;