Ô triste, ô douloureux, ô profond et noir docteur ! Si vous pouvez vous émouvoir, ne sera-ce pas en vous rappelant le début simple et antique de la bataille d’Hastings ? Avoir ainsi dépouillé l’homme moderne ! S’être fait par sa propre puissance, moine du quinzième siècle ! Un moine bien pieux et bien sauvage, vieux Saxon révolté contre son joug normand qui ne connaît que deux puissances au monde, le Christ et la mer. À elles, il adresse son poème et s’écrie :
« Ô Christ ! quelle douleur pour moi que de dire combien de nobles comtes et de valeureux chevaliers sont bravement tombés en combattant pour le roi Harold dans la plaine d’Hastings ! »
» Ô mer ! mer féconde et bienfaisante ! Comment avec ton intelligence puissante, n’as-tu pas soulevé le flux de tes eaux contre les chevaliers du duc Wylliam. »
— Oh ! que ce duc Guillaume leur a fait d’impression, interrompit le docteur ! Saint-Valery est un joli petit port de mer, sale et embourbé ; j’y ai vu de jolis bocages verdoyans, dignes des bergers du Lignon ; j’ai vu de petites maisons blanches, mais pas une pierre où il soit écrit : Guillaume est parti d’ici pour Hastings.
— De ce duc Wylliam, continua Stello en déclamant pompeusement, dont les lâches flèches ont tué tant de comtes et arrosé les champs d’une large pluie de sang !
— C’est un peu bien homérique, grommela le docteur.
Autrement :
— Que le jeune Harold est donc beau dans sa force et sa rudesse ; continuait l’enthousiasme de Stello :
Kynge Harolde hie in ayre majestic raysd, etc. Guillaume le voit et s’avance en chantant l’air de Roland…