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REVUE. — CHRONIQUE.

encore, comme il arrive si souvent dans ces sortes d’affaires, nous ne plaindrons pas la calomnie qui nous vaut un plaidoyer si pathétique et si chaleureux. Les détracteurs de M. le comte de Lavalette nous ont rendu le même et précieux service que M. Goezman et M. le comte Lablache en accusant Beaumarchais. Sans le sieur Marin, nous n’aurions pas le magnifique épisode de Clavijo, dont Goethe a tiré un si beau et si dramatique parti, et que M. Halevy nous a gâté.

Il faut donc remercier les détracteurs de l’empire, qui, ne comprenant pas le dévouement d’une ame noble et généreuse pour le génie et l’héroïsme, trouvent plus simple de nier les vertus auxquelles ils ne sauraient atteindre.

Rien ne manquait à M. de Lavalette, ni à sa mémoire, avant la publication des deux volumes dont nous parlons ; il avait passé par deux parodies, les couplets du boulevart Montmartre, et le pinceau d’Horace Vernet. Un homme frappé de ces deux coups n’avait pas besoin de réhabilitation. Mais lisez les Mémoires de Lavalette, et vous quitterez cette lecture avec un rare contentement, l’estime d’un homme de bien.


GUSTAVE WASA,
PAR M. HENRIQUEL DUPONT.

M. Henriquel Dupont se place par la publication de son Gustave Wasa au premier rang de nos graveurs. MM. Richomme et Desnoyers, qui jusqu’à présent s’appelaient les maîtres et les chefs de notre gravure, n’élèveront cette fois aucune objection contre la correction et la pureté du jeune artiste. Le portrait d’Hussein-Pacha, d’après Champmartin, acqua tinta, plusieurs portraits de Van Dyck, même manière, le portrait du cardinal Latil, d’après M. Ingres, exécuté en taille douce, et, tout récemment, un portrait, acqua tinta, de madame de Mirbel, assuraient déjà un rang honorable à M. Henriquel Dupont. La nouvelle publication dont nous parlons mérite d’être étudiée plus attentivement, et ne peut que profiter aux lenteurs de l’examen. C’est le travail de huit années, et on ne surprend dans cette œuvre immense aucune trace de découragement.