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laient acheter des chevaux dans le fond de la Tartarie. De puissantes armées, toujours victorieuses, au témoignage des chroniqueurs officiels, marchaient sur les pas des commerçants, pour soutenir leurs efforts, ou venger les injures qu’ils recevaient quelquefois en des contrées sauvages. D’habiles diplomates étaient envoyés pour préparer ou pour seconder les effets des opérations militaires, et réunissaient souvent à brouiller les intérêts des diverses peuplades, et à mettre en feu les cantons où ils venaient exercer leurs talents. Tout cela n’a rien d’extraordinaire. On s’en étonne pourtant, parce qu’on peut difficilement s’accoutumer à voir des peuples barbares suivre, dans leur conduite, une marche exactement semblable à celle des nations civilisées. Les savans profitent de tous ces événemens pour acquérir une connaissance exacte des régions qui en ont été le théâtre, et se faire une idée des révolutions qui ont bouleversé les empires, déplacé les populations, et mélangé les races d’hommes entre la mer Caspienne et l’Océan oriental. On étudie avec fruit, pour différentes branches des sciences historiques, les souvenirs qui se rattachent aux expéditions d’Alexandre, aux invasions romaines, aux dévastations des Mongols. Les calamités qui ont affligé notre espèce ont un intérêt d’un genre tout particulier aux yeux du critique, du chronologiste et du géographe.

Une source d’instruction plus satisfaisante est celle où l’on puise en traçant l’origine et les progrès des religions orientales. Généralement parlant, la conversion d’un peuple à un nouveau culte peut être considérée comme une amélioration dans les mœurs, un progrès pour l’humanité. L’histoire atteste qu’on n’a guère reculé dans la carrière du perfectionnement religieux. Le

    sance en parcourant le Tokharestan, l’Afghanistan, le Sind, et presque toutes les parties de l’Hindoustan. C’est comme un tableau de l’Inde au septième siècle de notre ère. Ces trois traductions seront accompagnées d’un très grand nombre de notes et d’éclaircissemens sur plusieurs points curieux de géographie et d’histoire, et notamment sur les dogmes du Bouddhisme. L’extrait qu’on va lire donnera une idée de l’intérêt qui peut s’attacher à ces recherches. Nous espérons que M. Rémusat voudra bien nous communiquer plus tard les deux autres relations.

    (N. d. R.)