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tions ? Il y a des intérêts évidemment communs à tous les peuples civilisés, qui fournissent des preuves moins équivoques du caractère économique ou extravagant d’un gouvernement, qu’aucune de celles qui se rapportent à des causes si incertaines. Examinons ce sujet de plus près.

Le rédacteur de la Revue britannique donne la dépense des États-Unis pour l’année 1829, ainsi qu’il suit :

dollars
Liste civile 
1,323,966 [1]
Relations extérieures 
207,060
Dépenses diverses 
1,570,656
Dette publique 
12,383,800
Marine 
3,312,931
Département de la guerre 
4,730,605
Pensions 
952,836
Indiens 
589,159
25,071,013


J’admets que cette somme a été dépensée sous le gouvernement fédéral dans l’année citée. Mais sur cette somme, près de la moitié, c’est-à-dire 12,383,800 dollars, doit être portée au compte de la dette publique, non pas uniquement pour acquitter l’intérêt, car 9,841,024 dollars ont été payés en principal. Vous savez que la totalité de la dette des États-Unis sera complètement éteinte dans l’année 1835. Cette dette provient de l’emprunt contracté pour la guerre de l’indépendance. La France n’a aucune charge de cette espèce, mais elle en a d’autres beaucoup plus douloureuses qui remontent à l’invasion de 1814. Ces faits montrent l’erreur qu’il y a à vouloir établir des comparaisons entre des dépenses qui ne sont pas communes aux deux nations. Pour instituer une enquête qui puisse démontrer les frais réels

  1. On entend par liste civile, en Amérique, le salaire de tous les officiers civils, les dépenses du congrès, les bureaux, etc., en un mot, les frais de toute l’organisation civile ordinaire du gouvernement, à l’exception des relations extérieures.