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rencontre dans les Montagnes Rocheuses, l’auteur rapporte ce que les Crees, tribu qui habite les rives de l’Athabasca, lui dirent de certains animaux qui fréquentaient jadis ces montagnes. Selon ces sauvages, ces animaux étaient d’une taille si prodigieuse, qu’aucun quadrupède connu n’en approcherait. Ils vivaient d’abord dans les plaines, à une grande distance dans l’est ; mais ils furent chassés par les Indiens dans les montagnes. Ils détruisaient tous les animaux, et si leur agilité avait été égale à leur force, ils n’auraient probablement pas laissé un seul Indien vivant ». Peut-être ces Indiens faisaient-ils allusion au mammouth dont différens restes ont été trouvés, à plusieurs époques, dans quelques parties de l’Amérique[1].

La hauteur des Montagnes Rocheuses varie considérablement. M. Cox assure qu’il s’y est élevé à onze mille pieds anglais au-dessus du niveau de la mer.

Le 10 juin, les voyageurs remontèrent la rivière de la Biche ; et le 12, ils arrivèrent au lac qui porte ce nom. Le 25, on campa à une petite rivière nommée la Plonge ; le 26, on entra dans un des principaux bras de la rivière du Castor, et l’on s’arrêta à l’île à la Chasse. Bientôt on vit flotter un drapeau sur le fort de la compagnie du Nord-ouest qui se trouve dans cet endroit, et la chanson à l’aviron fut entonnée par tous les Canadiens à-la-fois. Les voyageurs se remirent en route le 29, entrèrent dans l’English-River, passèrent de nombreux lacs et rapides, arrivèrent à Cumberland-House, à la rivière Saskachowaine ; et le 15 juillet au lac Winepec. Enfin, après un voyage de plus de cinq mois, depuis leur départ de chez les sauvages, et des fatigues de toute espèce, ils atteignirent Montréal.

L’ouvrage de M. Cox se termine par une lettre qui lui est adressée de l’intérieur, en date du mois de juillet 1829. On y verra que les affaires de la compagnie n’y prospéraient pas.

  1. Il existe au museum de Philadelphie un squelette entier de mammouth, dont une côte seulement est en bois. Entre ses jambes est placé un grand squelette d’éléphant qui ne le touche pas, et à un de ses pieds est une souris.