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lieu de nobles inspirations, ne s’éloignent jamais sans regret du savant dont l’esprit conserve à l’âge le plus avancé toute l’activité et toutes les grâces de la jeunesse.

L’institut de Brera compte encore plusieurs astronomes distingués. Celui qui s’occupe avec le plus de constance de l’observation des astres, M. Carlini, partagea, comme nous avons déjà dit, avec M. Plana de Turin, le prix proposé par l’Institut de France sur la théorie de la lune. Ses nombreuses occupations l’avaient empêché jusqu’à présent de publier son travail, mais il va le faire paraître successivement par chapitres séparés dans les Éphémérides de Milan, dont il dirige depuis long-temps la publication. Cette importante collection, commencée en 1775 par Cesaris, renferme des mémoires très intéressans d’Oriani, de Carlini et d’autres savans astronomes : elle est pour l’Italie ce qu’est pour la France la Connaissance des temps que publie le Bureau des longitudes. Nous avons vu entre les mains de M. Carlini un traité manuscrit des fonctions périodiques ; dont la publication serait très utile aux jeunes géomètres ; mais la multiplicité des travaux de cet astronome ne lui laisse pas le temps nécessaire pour faire paraître ses recherches originales.

M. Cesaris, qui a succédé à Oriani dans la direction de l’observatoire de Brera, ne s’occupe presque plus à présent que d’observations météorologiques. Par la comparaison d’un très grand nombre d’observations, il a cru pouvoir établir que la quantité moyenne de pluie qui tombe à Milan a varié depuis le siècle dernier. Ses observations de température, qui sont faites depuis plus de cinquante ans avec le même thermomètre, situé toujours à la même place, offrent un grand intérêt ; mais il faudrait tâcher, sans déranger l’instrument, de déterminer la quantité de l’élévation du zéro. Il faut espérer aussi que maintenant qu’il y a des observatoires magnétiques jusqu’en Sibérie, on ne voudra pas négliger à Brera cette partie si intéressante de la physique terrestre.

M. Frisiani, également attaché à l’observatoire de Brera, mérite aussi une mention spéciale. Nous avons vu chez lui un instrument très ingénieux, qu’il a inventé pour déterminer la