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respirer, on éprouvait des maux de tête et des lassitudes dans tous les membres. Ceux des soldats français qui se trouvaient ivres à ce moment tombaient sans connaissance. Ceux qui n’avaient qu’un peu de vin, ne pouvaient plus marcher.

Le vent du sud se terminait ordinairement par de la pluie, et était remplacé par un vent de nord ou de nord-ouest.

Le semoum amenait constamment un abaissement du baromètre. Du reste, cet instrument à Alger indiquait presque toujours les variations du temps.

M. Ampère fait un rapport verbal sur un ouvrage de M. Crelle (de Berlin) ayant pour titre, Théorie des puissances des fonctions angulaires et des facultés analytiques. Par cet ouvrage, dit le rapporteur, M. Crelle s’est acquis un nouveau titre à la reconnaissance de ceux qui cultivent les mathématiques, sciences qui lui doivent déjà beaucoup pour la publication d’un journal où l’on trouve des travaux analytiques très importans.

Le reste de la séance est occupé par diverses communications relatives au choléra, et qui offriraient maintenant peu d’intérêt.

La séance du 16 est de même presque entièrement absorbée par la lecture d’une volumineuse correspondance presque toute relative à l’épidémie. Il faut cependant excepter une lettre de M. Constant Prévost, sur la géologie de quelques parties de la Sicile, lettre qui contient aussi des renseignemens plus précis que ceux qu’on avait eus jusque-là sur la disparition du nouveau volcan. Ces renseignemens lui ont été en grande partie fournis par deux ingénieurs militaires que le gouvernement avait envoyés à Sciacca, pour déterminer la position de la nouvelle île, et faire le relèvement de la côte. Il est certain, dit M. Prévost, que comme je l’avais prévu au mois de septembre, la mer a été le principal agent de la destruction de l’île Julia. La destruction a eu lieu graduellement. À la fin de novembre, l’île n’était déjà plus qu’à fleur d’eau, et un mois après, on trouva douze à quinze pieds d’eau au-dessus de la place qu’elle occupait, et où s’élevaient encore des vapeurs assez épaisses.

Le 23 février, l’un des officiers du brick la Flèche, qui avait reçu du capitaine l’ordre de reconnaître, au moyen de sondes, la forme actuelle du fond, se rendit sur les lieux et eut beaucoup de peine à reconnaître le point où avait existé le volcan. Il ne s’élevait plus alors aucune vapeur au-dessus de la surface, aucune odeur même ne se faisait sentir, et la couleur était partout la même. Ce qui augmentait encore la difficulté de la recherche, c’est que la mer était très forte ; cependant, après un jour et une nuit de navigation, il parvint à fixer le point qu’il cherchait, et il le trouva par une profondeur de vingt-cinq brasses.

M. Dureau de la Malle donne les résultats de recherches qu’il a faites sur la consommation journalière d’un individu de famille urbaine ou agricole en France et en Italie, dans les temps anciens et à l’époque actuelle. Son but, en se livrant à ce travail, était d’arriver à des notions plus précises que celles qu’on a eues jusqu’à présent sur la population de l’Italie à l’époque de la domination romaine. En effet, si on a, relativement à la population libre, des