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DE LA STATUE
DE
LA REINE NANTECHILD,
ET, PAR OCCASION,
Des révolutions de l’art en France au moyen âge.

La prétention à la chevalerie qu’affecta, pour se donner un maintien, notre très peu chevaleresque restauration, a jeté, depuis 1815, nos artistes, nos poètes, nos historiens dans les voies du moyen-âge et dans le goût du style improprement appelé gothique. À la place de la lourde et monotone décoration gréco-romaine, dont David et son école avaient affublé la France républicaine et impériale, la mode, d’un coup de sa baguette, fit sortir de sa tombe, scellée depuis trois siècles, un art plus varié, plus capricieux, plus aérien ; un art élancé, ciselé, léger, gaufré, effilé, découpé en trèfle, épanoui en étoiles et en rosaces, alongé en ogive et en fuseaux. Un beau matin, architecture, poésie, tableaux, musique, meubles, parures, vignettes, caractères d’imprimerie, reliures, tout enfin se trouva chargé de myriades d’ornemens, de colonnettes accouplées,