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CHRONIQUES DE FRANCE.[1]

V.

MAÎTRE CAPPELUCHE


Les motifs politiques qui retenaient le duc de Bourgogne loin de la capitale, sont faciles à expliquer.

Du moment où un autre plus heureux que lui s’était emparé de Paris, il avait pensé à lui en laisser l’honneur qu’il ne pouvait lui enlever, mais à en tirer pour lui-même le bénéfice qui pouvait lui en revenir. Il ne lui avait pas été difficile de prévoir que les réactions naturelles qui suivent de semblables changemens politiques, entraîneraient après elles des meurtres et des vengeances sans nombre, que sa présence à Paris ne pourrait les empêcher qu’en le dépopularisant aux yeux de ses partisans eux-mêmes, tandis que son absence lui épargnait la responsabilité du sang répandu. — D’ailleurs ce sang coulait des veines des Armagnacs, c’était une large saignée qui affaiblissait pour long-temps le parti qui lui était opposé : ses ennemis tombaient les uns après les autres, sans qu’il prît même la peine de les frapper. Puis, lorsqu’il jugerait que le peuple serait fatigué de massacre, quand il verrait la

  1. Voyez la livraison du 1er novembre.