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REVUE DES DEUX MONDES.

présent, c’est qu’avec cette troisième période, Dieu aussi nous apparaîtra.

OBSERVATION.

Avant de terminer ce peu de pages, peut-être ne sera-t-il pas tout-à-fait inutile de rappeler encore une fois le point de vue où s’était placé M. de Schelling, en écrivant le morceau qui précède. Ce point de vue, comme on l’a d’ailleurs déjà dit, est celui d’un idéalisme transcendantal, où la réalité n’existe pas, où le moi et ses modifications sont les seules choses à exister. Or, ces modifications du moi ne sont possibles qu’à la condition qu’en chacune d’elles apparaissent simultanément un objectif et un subjectif. Le subjectif réunit de son côté tous les caractères que nous attribuons à la liberté ; l’objectif, tous ceux au contraire sous lesquels apparaît la nécessité. De la sorte, le problème agité dans les pages précédentes pourrait, en recevant une expression rigoureusement transcendantale, être énoncé de la façon suivante : « Comment le moi a-t-il conscience d’une harmonie primitive, établie entre le subjectif et l’objectif ? — Forme nouvelle, sous laquelle il ne serait peut-être pas sans quelque intérêt de nous en occuper encore. Nous serions à même de suivre alors dans une sphère plus élevée, plus abstraite, plus distante encore de celle de la réalité positive, l’idée fondamentale, la formule générale de la philosophie de l’histoire de M. de Schelling. — Toutefois, ce n’est pas le moment, ce me semble, de hasarder une entreprise semblable. — Je me hâte, au contraire, de terminer cette longue excursion dans les régions de la philosophie idéaliste ; régions peu hantées jusqu’à ce jour du public français, et où j’ai tout lieu de craindre de n’avoir pu être accompagné du lecteur sans quelque impatience et quelque fatigue de sa part.


Barchou de Penhoën.