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ches sur ce point, dans un mémoire lu à l’Académie le 28 janvier dernier.

Quoique la respiration de ces insectes soit, jusqu’à un certain point, assimilable à celle des poissons, en ce sens que pour les uns et pour les autres c’est l’air dissous dans l’eau qui sert à la fonction, cependant on a eu tort d’étendre le nom de branchie à la partie extérieure de leur appareil respiratoire. Cette partie, en effet, est une sorte d’organe préparatoire qui reçoit l’eau chargée d’air respirable, et en dégage cet air pour le porter par les trachées dans toutes les parties du corps, tandis que chez les poissons, l’air ne revient point à l’état gazeux, mais passe directement de l’eau, où il est dissous, dans le sang que renferment les vaisseaux des branchies. Cette identité de nom donné à des organes dont le mode d’action est très différent, est probablement ce qui a fait négliger long-temps la question dont il s’agit ici, parce qu’on la regardait comme déjà résolue.

Si nous supposons que chez un de ces insectes qui ne viennent point respirer à la surface, les branchies et les trachées qui sont avec elles en libre communication soient à un certain instant remplies d’air atmosphérique parfaitement pur, il est aisé de voir que cet air ne restera pas tel long-temps, puisque la respiration tend à le priver en totalité ou en partie de son oxigène et à y ajouter du gaz acide carbonique. Par quels moyens l’air ainsi altéré revient-il vers l’état normal de composition ? c’est ce qu’a déterminé M. Dutrochet au moyen d’expériences qui sont une continuation de celles qu’avaient faites précédemment MM. Gay-Lussac et de Humboldt. Le résultat de ces expériences est que toutes les fois qu’un mélange en proportions quelconques d’azote, d’oxigène et d’acide carbonique renfermé dans une cavité à parois perméables, se trouve placé au milieu d’une eau qui tient de l’air en dissolution, il y a à travers les parois de cette enveloppe un passage des gaz de l’intérieur à l’extérieur, et réciproquement. Ce passage ne s’arrête que lorsque la cavité ne contient plus que de l’oxigène et de l’azote dans les proportions constituant l’air atmosphérique. M. Dutrochet a de plus reconnu que l’échange a lieu beaucoup plus rapidement quand la cavité qui contient le mélange de gaz se meut dans l’eau aérée, ou, ce qui revient au même, quand c’est l’eau aérée qui se meut