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REVUE DES DEUX MONDES.

fois, — une, deux et trois fois, — selon la coutume et selon votre devoir, entre les mains du duc de Medina-Celi, qui la recevra de vous au nom de ladite sérénissime et très haute princesse Maria-Isabel-Luisa, et que vous le prêtez pour le garder aussi fidèlement que ledit serment, et sous les mêmes peines ; après quoi, avec toute la révérence et toute l’humilité qui lui sont dues, vous baiserez la main de ladite sérénissime infante, dès à présent votre princesse et votre future reine et souveraine naturelle. »

Cette lecture terminée, le camarista qui l’avait faite, le secrétaire de la camara et les escribanos mayores se retirèrent et retournèrent à leurs places.

Immédiatement le roi d’armes appela le sérénissime infant don Francisco de Paula.

Son altesse royale se leva, et après avoir fait à l’autel et à leurs majestés les trois révérences d’usage, accompagnée du maître des cérémonies, elle s’agenouilla, et posa la main droite sur le missel et le crucifix qui étaient placés devant le patriarche.

— Votre altesse, comme infant de Castille, dit ce dernier, jure de garder fidèlement tout le serment qui vient d’être lu ?

— Oui, je le jure, répondit le prince.

— Qu’ainsi Dieu et les saints Évangiles vous soient en aide, ajouta le patriarche.

— Amen ! dit son altesse.

Et en même temps elle se releva, renouvela les trois révérences à l’autel et à leurs majestés, et fut se mettre à genoux devant le roi, qui lui dit, prenant ses mains dans les siennes :

— Prêtez-vous l’hommage-lige, une, deux et trois fois, et donnez-vous votre parole d’y être fidèle, selon l’écriture qui en a été lue ?

— Je le promets, répondit l’infant ; et il s’inclina pour baiser la main de sa majesté, qui aussitôt lui jeta les bras au cou, et le releva.

Le prince fut ensuite baiser la main de la reine et celle de la jeune princesse ; puis il alla se rasseoir.

L’infant don Sébastien, et les deux jeunes fils de l’infant don Francisco, vinrent successivement prêter le serment et l’hommage-