Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 1.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
Séparateur



31 janvier 1834.


Nous avons laissé le ministère encore tout ému de la chaude alarme que lui avait donnée l’imprudent discours du duc de Broglie, mais remis sur ses bases par la rétractation du noble duc. Depuis ce temps, il a reçu des secousses bien plus violentes, qui l’ont ébranlé jusque dans ses fondemens. Il n’était pas question cette fois de savoir si, dans une éventualité plus ou moins prochaine, la France respectera les traités de 1815, ou de reconnaître, avec M. Guizot, que la restauration a été un gouvernement paternel et favorable au pays ; il s’agissait de savoir combien nous paierons cette année pour l’excellent ministère, pour l’honorable et glorieux gouvernement dont nous jouissons. M. Humann est venu le dire avec sa grosse franchise allemande, et sans se faire tirer l’oreille.

Nous n’aurons à tirer de nos poches, pour l’année prochaine, que la faible somme de un milliard trente millions quatre-vingt dix mille cinq cent quarante-sept francs. Le ministère nous fait grace des centimes. Seulement comme cette petite somme ne dépasse guère que de quarante-cinq millions le budget de l’année dernière, M. Humann a bien voulu nous apprendre qu’elle ne suffira pas aux besoins, et que si