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LE CHEVALIER
DU COUËDIC.


Nos armées navales se firent en général peu d’honneur sous le règne de Louis xv. Sous ce règne, on vit pour la première fois une escadre française s’enfuir avec une telle précipitation à la seule vue de l’ennemi, qu’elle ne prit même pas le temps d’en reconnaître les forces. À défaut des conseils de guerre que la cour n’osa pas faire sévir, l’opinion publique tira de cette lâcheté une vengeance toute nationale, toute française : elle baptisa cette journée du nom de bataille de M. de Conflans. Au bout de peu d’années, à l’époque de la guerre d’Amérique, nos escadres n’en reparurent pas avec moins d’éclat dans une carrière quelques instans désertée de la gloire.

La guerre commença par un combat honorable à la marine française, celui de la frégate la Belle-Poule, commandée par M. de la Clochetterie, contre la frégate anglaise l’Aréthuse : cet heureux augure ne se démentit plus. Les eaux de la Delaware, les parages