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partage des eaux courantes. Il n’a encore publié du texte de son nouveau cours de géographie générale qu’une introduction, où il se borne à l’exposition de cette loi. Des cartes d’une exécution généralement supérieure à ce qu’offre la géographie marchande, doivent, dans la pensée de M. Denaix, constituer la partie principale de ses publications ; mais un texte est nécessaire à leur intelligence, malgré les annotations nombreuses dont elles sont accompagnées.

L’Allemagne est la patrie des travaux de longue haleine ; nous n’avons parmi nous pour la géographie rien d’analogue aux deux vastes collections suivantes : l’une, publiée à Weimar de 1829 à 1832 sous le titre de Wollstandige handhuch der neuesten erdbeschreibung (manuel de géographie moderne), par Hassel, Cannabich, Ukert, Guths-Muths, Froebel, Gaspari et Kries, qui forme 23 énormes volumes in-8o d’une impression compacte ; l’autre, intitulée Allgemeine erdkunde (géographie universelle), qui paraît à Vienne, et qui aura trente volumes dont douze ont déjà paru. Les rédacteurs sont Cannabich, Niegebaur, Sommer, de Schluben, Wimmer, etc. Toutes deux ne sont autre chose que des magasins de géographie et de statistique.

M. A. Balbi, qui ne prétend point à l’immense érudition de Ritter, ni à la brillante diction de Malte-Brun, a voulu rassembler en un seul volume les notions les plus complètes et les plus récentes sur les diverses parties du globe. C’est surtout dans les communications directes des notabilités de la science que M. A. Balbi a cherché pour chaque contrée les matériaux de son ouvrage, et s’il n’a pas toujours rencontré juste dans le choix de ses autorités, inconvénient inséparable des travaux de compilation, son Abrégé de géographie n’en possède pas moins le très grand mérite d’être au niveau de la science.

À côté des gros volumes il en peut être cité de petits ; ainsi M. Alexandre Barbié du Bocage n’a pas dédaigné de faire pour la Bibliothèque populaire un Traité élémentaire de géographie générale. Malheureusement l’éditeur a voulu avoir deux volumes ; M. Barbié n’en avait fait qu’un, et une main étrangère est venue dilater son ouvrage ; en outre l’éditeur y a ajouté des avertissemens à sa façon, véritables solécismes de science, et voilà comment la géographie est enseignée au peuple. Cependant l’intention était bonne, et elle a produit en même temps un petit atlas en douze planches qui ne coûte que dix sous, et qui vaut beaucoup mieux que les cartes communes du commerce.

À la suite des traités généraux viennent se placer naturellement les dictionnaires géographiques ; ce sont presque toujours de simples entreprises de librairie, où figurent, il est vrai, quelques noms distingués, mais qui