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NAPOLÉON[1].

i.

Sur sa frégate de haut-bord,
Un capitaine d’Angleterre,
Dans la tempête, loin du port,
Depuis dix ans cherche la terre ;
Depuis dix ans l’éclair le suit,
Quand il est près, la terre fuit,
Et le flot lui crie en colère :
— Beau capitaine, où courez-vous ?

  1. On lira avec intérêt cette tentative poétique hardie du jeune écrivain qui occupe déjà un rang si élevé dans la prose. Le morceau que nous publions n’est qu’un fragment d’un grand poème que l’auteur achève en ce moment. On remarquera dans les vers de huit syllabes une espèce d’essai pour ramener la poésie à un récitatif naïf, libre et assez négligé ; c’est comme une réminiscence des rimes de nos vieux poèmes épiques chevaleresques. Mais le poète reprend et garde toute la sévérité rhythmique dans le grand vers alexandrin.

    (N. du D.)