Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 3.djvu/642

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
638
REVUE DES DEUX MONDES.

transport et d’autres objets connus depuis long-temps constituaient cette partie de l’exposition.


Sous l’empire d’un tarif qui, lorsqu’il ne prohibe pas, frappe la production étrangère de droits exagérés, les ouvriers français ont été plus souvent entravés qu’aidés. Ce qui se faisait le plus remarquer à l’exposition, c’était l’absence des outils, aides si précieux dans les arts. Nous rendons justice aux efforts des fabriques de faux, de limes, de râpes, de taillanderie, qui ont paru dans les salles de l’industrie ; mais la prohibition ou les surtaxes les ont moins favorisées que le haut prix du fer et du combustible ne leur a été nuisible, et les tableaux de notre commerce extérieur nous serviront à cet égard d’enseignement. Devant laisser à part l’année 1831, époque de crise commerciale, nous prendrons la moyenne des deux années 1830 et 1832, et celle de 1825-1826, pour base de nos comparaisons avec les années antérieures.

Sous le tarif de 1814, les faux payaient, du plus haut droit, 72 francs par 100 kil., et l’importation moyenne de 1818 à 1822 a été de 325,000 kil. Le tarif de 1822 a porté le droit à 176 francs. L’importation annuelle de 1825-26 a été de 285,000 kil., celle de 1830-32 de 275,000  kil., éprouvant à peine une diminution d’un sixième, en dépit de 150 pour 100 d’augmentation sur un droit déjà élevé, car de bonnes faux ne peuvent être remplacées.

La quantité de faucilles et autres instrumens aratoires que l’on importe en France est plutôt en voie d’accroissement, car le travail rural augmente, et nos forges françaises ne répondent pas aux besoins.

Les limes communes payaient 60 francs 50 cent. par le tarif de 1814, 85 francs 60 cent. par celui d’avril 1818, 95 francs par celui de juin 1820 ; les limes fines étaient tarifées en 1814 à 176 francs, à 234 francs et à 291 depuis 1820. Il s’est importé moyennement des premières 211,000 kil. de 1818 à 1820, 285,000  kil. en 1825-26, 258,000 kil. en 1830-32 ; et des secondes 32,000 kil. de 1818 à 1820, 29,000 kil. en 1825-26, enfin 36,000 kil. en 1830-32.

Que si nous passons aux articles désignés sous le nom d’outils, le tarif de ceux de pur fer n’a pas été changé depuis 1814, et l’importation fort variable n’offre point de moyenne sur laquelle une opinion puisse se fixer. Mais les outils de fer rechargés d’acier, imposés à 118 francs par 100 kil. en 1814, l’ont été à 164 francs en 1820. La moyenne de l’acquittement a été de 140,000 kil. en 1818-19, de 114,000 kil. en 1825-26, et seulement de 82,000 kil. en 1830-32. Les outils de pur acier, tarifés aux mêmes époques à 176 francs, puis à 254 francs, ont obtenu un acquittement an-