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DE L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE EN FRANCE.

commun, hâtent le progrès d’une civilisation qui n’est complète que lorsqu’elle a pénétré dans les masses. Sous un point de vue moral qu’il serait facile de développer, nous devons donc désirer toutes les mesures qui peuvent abaisser les prix des choses bonnes et belles, et les faire descendre dans la consommation générale. Nous devons le désirer encore pour reconquérir au pays les débouchés à l’étranger auxquels il a droit de prétendre, et qui seuls peuvent maintenir les progrès de notre industrie.

Les documens officiels, dans lesquels les gouvernemens des pays civilisés rendent compte des faits commerciaux, nous ont toujours paru d’une grande importance, et nos efforts ont constamment tendu à assurer à la France les bienfaits de cette publicité qui n’était pas même refusée à l’Espagne et à la Russie. Mais ces documens, quand on les obtient, ne peuvent contenir, avec les faits principaux, tous les détails nécessaires pour les expliquer. Un certain esprit de critique est donc nécessaire pour en faire bon usage et nous aider à porter quelque jour sur la vraie situation de notre commerce de draperie et de lainages avec l’étranger et sur son effrayante insignifiance.

Nous avons vu qu’en 1832 la France avait importé 4,621,594 kil. de laine pour une valeur déclarée de 7,861,821 fr. D’après la rigueur de la faculté de préemption laissée à la douane, cette valeur peut être regardée comme exacte et en rapport avec le droit payé de 2,593,755 fr. Le prix moyen de la laine importée est donc de 1 fr. 70  c. le  kil., et comme le minimum de déclaration était de 1 fr. pour la laine en suint, ou de 2 fr. pour la laine lavée à froid, il est évident que cette importation est presqu’en entier en laines communes, d’autant que nous avons en France une proportion excédante de laine fine.

L’exportation générale des objets de toute espèce fabriqués avec la laine, y compris même les laines teintes ou filées, a été, en cette même année 1832, de 486,076 kil., dont la valeur se résume officiellement en 37,657,852 fr.

Les primes à l’exportation, basées sur la loi de douanes de mai 1826 et l’ordonnance de mai 1831, n’ont été liquidées en 1832 que sur une partie de cette exportation soit 1,243,856 kil. et ont été de 2,982,116 fr., c’est-à-dire qu’elles avaient déjà excédé de 388,361 fr. les droits perçus, et que les paiemens n’étaient pas achevés.

Si l’on descend maintenant dans les détails, on verra que nos exportations ont été de

680,844
kil. draps évalués officiellement 
18,382,788 fr.
157,569
»Casimir et mérinos 
7,405,743 fr.
838,413
kil. valant 
25,788,531 fr.