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DE L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE EN FRANCE.

filées ou teintes, matière première d’autres fabrications. Les primes liquidées sur ces derniers articles ont été


270,090 k.
Étoffes et passementerie 
Auxquelles on a alloué 
704,477 fr.
202,781
Couvertures 
270,887
5,248
Tapis 
6,298
76,262
Laine filée 
120,288
65,615
Bonneterie 
133,443
609,615
Qui ont reçu de prime 
1,227,393 fr.


Une certaine partie des objets qui composent cette dernière liste peut bien avoir été fabriquée avec de la laine d’importation ; mais il est évident que la prime ne peut, en aucune façon, réparer le mal que cause à nos fabriques l’impôt exagéré mis sur la matière première. Le droit réduit à 22 p. 0/0 est tout aussi intolérable qu’à 33, et la protection accordée en ce cas au propriétaire foncier continue à être meurtrière pour notre industrie. C’est presque une dérision pour un pays comme la France d’appeler ses manufacturiers à un brillant concours et en même temps de conserver des mesures qui font payer à tous les consommateurs du pays une surhausse de prix, en réduisant la branche la plus brillante à recevoir de l’état des primes qui excèdent le draw-back des droits qu’elle a payés.

Les primes payées en 1833 à la sortie des étoffes et laines ouvrées n’ont été que de

2,168,830 fr., et par conséquent notre exportation a beaucoup diminué.

Les fautes commises par d’autres peuples et à d’autres époques, en économie politique, devraient nous profiter. L’état de prospérité, qui a actuellement pour principe l’agrandissement des libertés commerciales, serait une chose bonne à prendre en considération. Après quelques variations dans cette carrière, l’Angleterre a pris enfin le meilleur parti. Un droit fort modéré sur la laine importée en faveur du fabricant, liberté complète d’extraction en faveur du propriétaire, cessation des prohibitions en faveur de tous les consommateurs et en faveur de l’industrie elle-même qui en reçoit d’utiles leçons, tels sont les moyens qui éveillent et développent l’industrie anglaise. La valeur déclarée des exportations de lainage a été, comme nous l’avons dit, en 1831 et 1832, de 130 millions de francs, et pour 1833, dont les documens nous parviennent au moment où nous écrivons, cette valeur est de plus de 155 millions : cette année-là il est sorti de la Grande-Bretagne 597,000 pièces de drap, dont 325,000