Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 3.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
REVUE DES DEUX MONDES.

MAÎTRE BRIDAINE.

Soyez-en convaincu ; il lui a fait un présent considérable que la petite a montré à sa mère.

LE BARON.

Ô ciel ! considérable, Bridaine ? En quoi considérable ?

MAÎTRE BRIDAINE.

Pour le poids et pour la conséquence. C’est la chaîne d’or qu’il portait à son bonnet.

LE BARON.

Passons dans mon cabinet ; je ne sais à quoi m’en tenir.

(Ils sortent.)


Scène vi.


La chambre de Camille.


Entrent CAMILLE et dame PLUCHE.
CAMILLE.

Il a pris ma lettre, dites-vous ?

DAME PLUCHE.

Oui, mon enfant, il s’est chargé de la mettre à la poste.

CAMILLE.

Allez au salon, dame Pluche, et faites-moi le plaisir de dire à Perdican que je l’attends ici. (Dame Pluche sort.)

CAMILLE.

Il a lu ma lettre, cela est certain ; sa scène du bois est une vengeance, comme son amour pour Rosette. Il a voulu me prouver qu’il en aimait une autre que moi, et jouer l’indifférent malgré son dépit. Est-ce qu’il m’aimerait, par hasard ? (Elle lève la tapisserie.) Es-tu là, Rosette ?

ROSETTE, entrant.

Oui ; puis-je entrer ?

CAMILLE.

Écoute-moi, mon enfant ; le seigneur Perdican ne te fait-il pas la cour ?

ROSETTE.

Hélas ! oui.

CAMILLE.

Que penses-tu de ce qu’il t’a dit ce matin ?