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Page:Revue des Deux Mondes - 1835 - tome 1.djvu/687

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HOMMES POLITIQUES DE LA BELGIQUE.

durement à ce même M. Dumortier d’avoir voté avec les ministres pour la censure théâtrale.

La question diplomatique est la première qui ait divisé les partis ; il s’est rencontré des deux côtés, pour la défense et pour l’attaque, des libéraux et des catholiques de toutes les nuances. Maintenant cette question s’est calmée pour faire place à une autre : la question intérieure religieuse, qui comprend la liberté de l’enseignement. Bientôt se lèvera la question intérieure administrative, c’est-à-dire les débats sur la centralisation, où l’on verra l’antique esprit communal et provincial sortir du cercueil où il dort depuis le xvie siècle. Plus tard la question industrielle et commerciale, où les champions de la liberté du commerce frapperont dans tous les rangs les partisans du système prohibitif.

Ces élémens de discorde brouilleront long-temps encore les classifications que l’on tentera d’établir sur la situation des partis en Belgique. Toutefois celle que j’ai indiquée me paraît la meilleure et la seule praticable pour le moment. Mais revenons à notre biographie des catholiques aristocrates, sans craindre de l’entremêler de digressions, si elles peuvent servir à mieux faire comprendre le sujet.

M. de Theux, ministre actuel de l’intérieur, que nous avons déjà présenté comme l’ame damnée de Mgr Sterx, archevêque de Malines, occupe l’une des plus importantes positions pour le parti ; car il a dans son ministère les cultes et l’instruction publique. M. de Theux est un homme d’administration plutôt qu’un orateur ; c’était, avant la révolution, un simple propriétaire de la province de Limbourg ; il n’a d’autre importance que celle qu’il tire de ses fonctions. C’est sous son influence que fut consommée de fait la dissolution du monopole universitaire exercé autrefois par le gouvernement, et cet évènement, qui sera fécond plus tard en graves conséquences, laissera rejaillir quelque célébrité sur le ministère de M. de Theux.

La première idée d’une université libre appartient aux catholiques. L’archevêque de Malines s’entendit à cet effet avec les évêques belges, et ils publièrent des mandemens pour engager les fidèles de leurs diocèses à se faire actionnaires dans l’université libre, qu’on n’appelle université catholique que depuis que les libéraux en ont tenté une contrefaçon à Bruxelles. De cette manière